Liberté : Quelle est l'apport de la mésothérapie en médecine du sport ? Dr Bencharif : La mésothérapie est idéale pour la médecine du sport, tout d'abord parce qu'elle n'induit pas d'effets secondaires. Elle permet aussi à l'athlète de ne pas arrêter son entraînement. En France, il n'existe plus aucun club professionnel de football ou de rugby sans médecin mésothérapeute. En Algérie, c'est le Dr Baba Brahim, Allah Yarhmou, qui a introduit la mésothérapie dans le milieu sportif. Je me rappelle que Hassiba Boulmerka avait une blessure au niveau de la cheville à la veille de la finale du 1500 mètres des jeux Olympiques (Barcelone en 1992). C'est grâce au Dr Baba, qui l'a soignée avec des techniques de mésothérapie qu'elle a pu participer à la course et gagner la médaille d'or. La mésothérapie apporte énormément aux athlètes de haut niveau, car elle leur permet de récupérer rapidement. Est-elle généralisée dans la prise en charge des athlètes en Algérie ? Beaucoup de médecins ont été formés aux techniques de mésothérapie. Mais je ne sais pas si les clubs sportifs comptent un mésothérapeute dans leur staff médical. Pour ma part, je m'occupe à titre privé dans mon cabinet, de certains athlètes comme la judoka Soraya Haddad. Des sportifs consultent chez moi de manière sporadique. Sinon, j'utilise la mésothérapie dans la médecine générale. On fait recours à la mésothérapie pour traiter l'arthrose et certaines infections à répétition (urinaire, pharyngite, angine…) ainsi qu'en dermatologie (verrues, eczéma, prurit…) et en esthétique (méso-lift). Y a-t-il des contre-indications à l'usage de la mésothérapie ? Il n'y a aucune contre-indication, mais des non-indications. C'est-à-dire que dans certains cas, la mésothérapie ne donne pas de résultats. Mais pour les maladies pour laquelle est recommandée, elle donne des résultats probants dans 90% des cas. Il suffit d'injecter quelques gouttes de vaccin dilué aux endroits ciblés. On fait ça en dehors des épisodes aigus. Le prix de la séance est celui d'une simple consultation. On fait, en outre, une économie considérable de médicaments. Par exemple, pour le traitement classique de douleurs arthrosiques, on prescrit une ampoule de Peroxicam par jour pendant une semaine. En mésothérapie, on utilise une ampoule pour trois séances. De ce fait avec 7 ampoules, on traite 21 malades pendant une semaine. Il paraît que la mésothérapie n'est pas reconnue comme spécialité par l'Ordre des médecins algériens… Effectivement. La Société algérienne de mésothérapie est reconnue par le ministère de l'Intérieur et celui de la Santé, mais pas par l'Ordre des médecins. Cela nous gêne un peu. Notre objectif est que la mésothérapie soit enseignée dans les facultés de médecine.