On se dirigeait vendredi vers une solution de compromis au dernier jour de la conférence sur le climat de Bali, mettant ainsi fin au bras de fer qui opposait l'Union européenne et les Etats-Unis sur des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), a annoncé le ministre allemand de l'Environnement. "Je pense que la situation est bonne et le climat de cette conférence sur le climat est bon, et nous allons gagner à la fin", a dit Sigmar Gabriel aux journalistes. Après trois jours à Bali, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'est envolé pour le Timor oriental vendredi matin, mais reviendra dans la journée en Indonésie pour tenter de débloquer la situation, a annoncé sa porte-parole Marie Okabe. Les délégués ont négocié la formulation de la déclaration finale de la conférence jusqu'à 2h30 dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué Yvo de Boer, patron de l'ONU pour le climat. Ils se sont ensuite retirés pour tenter de trouver de nouvelles formulations sur les principaux points de désaccord, principalement la volonté de l'UE d'imposer un objectif d'une réduction de 25 à 40% par rapport au niveau de 1990 d'ici 2020. "Je suis toujours très préoccupé par le rythme des choses", a confié Yvo de Boer à l'Associated Press. "Il faut vraiment que nous sentions l'urgence". Selon Marie Okabe, Ban Ki-moon reviendra à Bali dans la journée pour participer à "la phase très critique des négociations". Jeudi, l'Union européenne a menacé de boycotter la prochaine réunion des plus grandes économies sur le climat prévue en janvier sous la houlette de Washington, si les Américains refusaient de fixer des objectifs chiffrés de réduction des émissions de GES Les Etats-Unis, le Japon et plusieurs gouvernements s'opposent à ce que le document final contienne une proposition de baisse des émissions de GES des pays industrialisés de 25% à 40% en 2020. A leurs yeux, des objectifs spécifiques limiteraient la portée de discussions futures. L'objectif immédiat de la conférence de Bali est de lancer des négociations sur un accord qui succède au protocole de Kyoto -qui prévoit une réduction émissions de GES de 5% en moyenne d'ici 2010, par rapport aux niveaux de 1990- et de définir un calendrier pour les pourparlers. Selon l'ONU, un accord doit être trouvé d'ici 2009 pour que le système soit en place à temps à l'expiration du protocole, en 2012.