Entamée depuis des mois, la tournée d'information et de sensibilisation, initiée par la CNAS, a jeté cette fois son dévolu sur la wilaya de Constantine. L'ordre du jour : la carte à puce Chifa (rétablissement : ndlr) qui, selon ses promoteurs, révolutionnera le monde de la santé et de la gestion sanitaire et mettra à la portée de l'assuré un outil à même de lui épargner les tracasseries administratives propres à la CNAS.Le centre national pour la formation des personnels pour handicapés (CNFPH) a accueilli les cadres de la CNAS, et l'amphithéâtre s'est révélé trop exigu pour contenir les dizaines de professionnels de la santé, venus s'enquérir des derniers développements de la conception de la carte à puce Chifa. Cette dernière, et pour simplifier la chose, englobera toutes les données relatives à l'assuré et sera d'une aide considérable, aussi bien pour le médecin traitant que pour la clinique privée ou l'hôpital public, ainsi que pour le dentiste. Le pharmacien ne sera pas en reste, puisque la carte Chifa sera pour lui le véritable « espion » qui lui fournira toutes les informations nécessaires sur l'assuré, de connaître ses droits aux prestations et de ses ayants droit en matière de sécurité sociale. A ce sujet, l'exposé de Mme Bougrine, conseillère auprès du DG de la CNAS d'Alger, a été révélateur à ce sujet car, et si tout va bien, l'Algérie est à l'aube d'une révolution informatique « première en Afrique et dans le monde arabe », à condition que tous les partenaires de la CNAS jouent le jeu. La carte à puce Chifa assurance et sécurité, selon les prospectus de la CNAS, a été l'occasion pour le syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo) d'être présent en force au séminaire, et d'exposer son point de vue en ce qui concerne Chifa et de déclarer que « cette mécanique permettra au pharmacien de s'occuper uniquement du volet médical de son officine et des ordonnances de ses malades, puisque tout le travail administratif ne sera plus qu'un mauvais souvenir. La pharmacie et la CNAS ne communiqueront plus que grâce à Internet, ce qui réduira considérablement les dépenses des deux parties, en plus d'un gain appréciable dans la gestion du temps ». Le représentant régional de la Snapo révélera aussi que la hausse de la marge bénéficiaire sur les médicaments, tant réclamée par ses pairs, « est acquise » et que son application n'est plus qu'une question de jours.Pour rappel, la carte Chifa a déjà été lancée au niveau de cinq wilayas, à savoir Boumerdès, Annaba, Médéa, Oum El Bouaghi et Tlemcen, en attendant son édition dès janvier prochain dans cinq autres wilayas, dont Constantine et Oran, pour les plus importantes. Un travail d'information sera entamé prochainement auprès des assurés sociaux, qui devront remettre « une photo d'identité sur fond clair », première étape avant la réalisation, la généralisation et la distribution de la carte Chifa.