Après un retard de 30 mois, l'UGTA décide enfin de tenir son 11e congrès national, prévu pour les 29, 30 et 31 mars 2008. La décision a été prise hier par le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, lors d'une réunion tenue au siège de l'organisation et dont l'ordre du jour était consacré au sujet en question. Pour mener à terme cette opération, le patron de l'UGTA a procédé à l'installation des commissions chargées de la préparation des prochaines assises. Réputée pour être « l'appendice » du pouvoir dont l'unique rôle est de jouer « au pompier », pour reprendre une formule en vogue, l'UGTA, en tant qu'unique représentant des travailleurs, se voit de plus en plus contestée par sa base. Le retard accusé dans le renouvellement du mandat de ses structures et aussi du congrès national porte préjudice à l'image de marque du seul syndicat à bénéficier des égards du « pouvoir ». Une organisation dont la création remonte à 1956 et qui aujourd'hui est fortement remise en cause par sa base : preuve étant que plusieurs de ses adhérents l'ont quittée pour grossir les rangs des syndicats autonomes. Pour rappel, le 10e congrès de la centrale a été tenu en octobre 2000 et M. Sidi Saïd a été intronisé à la tête de cette organisation pour une durée de cinq ans. En 2005, le mandat de l'UGTA expire et la nécessité de renouveler le mandat s'impose. Une démarche qui n'a pas été respectée par les dirigeants de la centrale. Accablé par des interpellations et des interrogations quant à la tenue du congrès, le chef de file de l'UGTA promet que les assises du 11e congrès se tiendront en 2006. La promesse n'a pas été tenue et aucun argument n'a été avancé quant à cette annulation. Quelques mois après, M. Sidi Saïd fixe la date du congrès national prévu pour février 2007. Le même scénario s'est malheureusement reproduit et cette fois-ci le patron de la centrale a donné des explications en se cachant derrière l'argumentaire du calendrier chargé et qui a été bousculé par les échéances des tripartites et des bipartites. Toutefois, la question qui se pose aujourd'hui est de savoir si les fédérations et les unions de wilaya auront le temps de tenir leurs congrès. Faut-il rappeler que l'union de wilaya d'Alger, que gère M. Djanouhate, n'a pas tenu son congrès depuis neuf ans. D'autres fédérations, à l'instar de celles des P et T, de la santé, de l'agroalimentaire, n'ont pas renouvelé leurs structures. Ceci ne répond à aucune logique, c'est contraire au règlement intérieur de l'UGTA. Par ailleurs, d'aucuns estiment que l'actuel patron de l'UGTA sera reconduit à la tête de cette organisation sauf si...