En prévision de la bipartite, qui aura lieu au début du mois d'octobre prochain, la Centrale syndicale a étudié, hier, les dossiers inscrits au menu de cette réunion, entre autres, celui du statut général de la Fonction publique et le plan des réformes économiques du gouvernement. Ce sont les dossiers de la Fonction publique, des contractuels et des vacataires, de la stratégie économique en direction des entreprises publiques dont a discuté, hier, le secrétariat national de l'Ugta, lors d'une réunion présidée par Abdelmadjid Sidi Saïd au siège de la Centrale syndicale, qui a eu également au menu les dossiers de la Sécurité sociale, des mutuelles, de la médecine du travail, de l'exécution des décisions de justice, des salaires impayés et de la prime de zone. En somme, toutes les questions inscrites au programme de la bipartite (Ugta-gouvernement) prévue pour la première décade du mois d'octobre prochain. Mais, d'ores et déjà, tout s'annonce bien pour les négociations de cette réunion tant les divergences entre l'Exécutif et l'organisation de Sidi Saïd ne sont pas de l'ordre à provoquer des malentendus à même de compliquer la rentrée sociale. Dans sa déclaration finale, le secrétariat national met d'emblée un bémol à son discours en réaffirmant son “attachement aux principes du dialogue et de concertation avec les autres partenaires et à poursuivre la discussion et la négociation autour de certains points de divergence qui n'altèrent en rien la bonne volonté du président de la République et du Chef du gouvernement, de trouver des solutions consensuelles sur les questions économiques et sociales”. Abdelkader Malki, membre du secrétariat national, qui a animé, hier, un point de presse au siège de la Centrale syndicale, affirmera, en effet, que des 227 articles du statut de la Fonction publique, l'Ugta ne conteste que 16 dispositions qui posent problème. Si le responsable syndical ne souffle mot sur leur contenu en disant que cela ne relève pas de ses compétences, il souhaite, toutefois, que le projet, qui passera par la bipartite, le Conseil des ministres, ensuite, le Conseil de gouvernement, avant d'arriver à l'APN, soit adopté par les députés lors de sa session d'automne. C'est le sort des 300 000 vacataires et contractuels qui est suspendu. Le conférencier laissera entendre à ce sujet que les dossiers de ces derniers seront traités au cas par cas. Il y aura donc ceux d'entre eux qui seront permanisés dans la Fonction publique. Presque la même attitude est adoptée par l'organisation de Sidi Saïd vis-à-vis de la politique économique du gouvernement en direction des entreprises publiques. Ayant assimilé, selon les termes de son patron, le principe de réforme, l'Ugta ne demande, en fait, que “plus de transparence, de visibilité et l'association des partenaires sociaux dans l'opération de privatisation” qui toucherait environ 1 500 entreprises. “L'Ugta plaidera pour un système productif en économie ouverte à vocation sociale qui place les choix stratégiques en cohérence par rapport aux choix énoncés dans le programme du président de la République”, a souligné le secrétariat national dans une déclaration rendue publique à l'issue de sa réunion. Autrement dit, c'est un chèque en blanc qu'offre la Centrale syndicale à Abdelaziz Bouteflika au Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, pour poursuivre le programme de privatisation de l'économie nationale. Mais après les négociations sur ces dossiers, l'organisation syndicale de Sidi Saïd passera à la préparation de la tripartite qui aura lieu, selon Abdelkader Malki, en novembre prochain. Et lors de ce rendez-vous à trois (Ugta-gouvernement-patronat) ce sont les dossiers de la Sécurité sociale, des mutuelles, de l'article 87 bis de la loi 90 11 sur le Snmg car les syndicalistes estiment que “la dernière augmentation du smig à 10 000DA n'était pas ce qu'ils souhaitaient”, de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) et du pacte économique et social prévu dans le programme du président. Mais en attendant, c'est la grogne dans plusieurs secteurs, notamment celui de l'agroalimentaire, qui subissent l'implacable processus de privatisation. S. R. Ils ont déclaré : Abdelmadjid Sidi Saïd : “Dans le mouvement syndical, il n'y a pas de doctrine, “j'y suis j'y reste”” Réagissant aux informations publiées ces derniers jours par la presse et le donnant en conflit avec M. Djenouhat, membre de la direction nationale de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a souligné, hier, à l'issue de la réunion du secrétariat national qu'il n'est pas “de culture familiale à vouloir s'agripper à quelque chose pour le plaisir de s'agripper”. L'UGTA, selon lui, “n'est pas une organisation figée”. Une organisation figée est une “organisation vouée à la mort”, dira-t-il avant d'ajouter à l'adresse des journalistes : “Dans l'organisation, il y a un code de déontologie ; pour vous tranquilliser, les divergences sont acceptables. C'est la tradition à l'UGTA. Mais pour qu'il y ait des déchirures, non.” Pour le problème de succession, enchaînera Sidi Saïd, “nous avons encore le temps jusqu'à octobre 2005 ou trois mois plus tard, si on arrive à marier le rendez-vous du congrès et le 50e anniversaire de l'UGTA”. Le patron de l'organisation syndicale affirmera, en effet, que “les ambitions pour les postes de secrétaire général, ou pour siéger au secrétariat national ne sont pas un tabou”. L'avantage dans le mouvement syndical, soulignera-t-il, “c'est qu'il n'y a pas de doctrine “j'y suis j'y reste””. Abdelkader Malki, membre du secrétariat national de l'UGTA : “L'argent des caisses de retraite sera en sécurité au Trésor public.” Tout récemment, la Fédération des retraités (UGTA) s'est soulevée par le biais de son président, Abdelmadjid Azi, contre la dernière circulaire du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui intime à toutes les caisses, l'ordre de transférer leurs fonds au trésor public au lieu de les laisser dans les banques. Interrogé, hier, sur ce problème, Abdelkader Malki, membre du secrétariat national de la Centrale syndicale, affirmera que l'organisation ne soutient pas la fédération de son refus à la mesure en question. “Nous ne sommes pas contre ladite circulaire”, dira-t-il, avant d'expliquer que “la décision est prise suite à l'affaire Khalifa”. Selon lui, “la circulaire de Ouyahia n'est pas édictée par de mauvaises intentions”. “L'argent de toutes les caisses, pas uniquement celui de la caisse nationale de retraite, sera en sécurité au trésor public”, conclura le responsable syndical. S. R.