Au siège de la Centrale, certains laissent entendre que la rencontre d'El Achour était consacrée au cas Badaoui. Le secrétaire national de l'UGTA s'est réuni, hier, au centre d'El-Achour, sous la direction de Abdelmadjid Sidi-Saïd. Cette réunion extraordinaire, programmée 4 jours seulement après la dernière rencontre de la direction de l'Union générale, a suscité maintes interrogations chez les syndiqués de l'organisation d'autant que les travaux se sont déroulés à huis clos. Au siège de la Centrale syndicale, certaines voix ont laissé entendre que la rencontre d'El-Achour était consacrée au “cas d'Ahmed Badaoui”, SG du Syndicat national des douanes, suspendu la semaine dernière de ses fonctions par le DG de l'institution douanière pour “atteinte à l'ordre”. Le syndicaliste est membre à part entière de la Commission exécutive nationale (CEN) de l'UGTA qui est appelée à se réunir prochainement pour décider de la date du 11e congrès national de l'organisation et de son ordre du jour. Si tel est le cas, Sidi-Saïd devra user de toutes ses convictions syndicales et diplomatiques pour convaincre Sid-Ali Lebib à annuler sa décision de licenciement. Après cela, il pourra convoquer les membres de la CEN et se consacrer à la préparation du congrès de l'UGTA. Seulement, le patron de la Centrale syndicale a laissé clairement entendre que la réintégration de Badaoui était conditionnée par l'autodissolution de la nouvelle Coordination syndicale de l'UGTA, qui regroupera en son sein une dizaine de syndicats affilés à l'UGTA. Une coordination qui semble être pourtant en symbiose avec les attentes de Sidi-Saïd, notamment sur la question de “la réforme de l'UGTA”. Certaines sources syndicales ont mis en exergue “l'importance des problèmes organiques”, qui se seraient exacerbés à la veille du congrès de l'UGTA. “L'affaire des douanes” est citée notamment en exemple, divisant, les partisans de Sidi-Saïd et ceux de Djenouhat, présenté comme le concurrent à l'actuel SG de l'UGTA. D'autres sources ont révélé que la réunion extraordinaire d'El Achour devait se pencher sur “les foyers de tension” nés à la veille de la prochaine rencontre tripartite. Selon ces sources, la Centrale syndicale se retrouve face à la grogne de sa base qui, à travers la journée de protestation de demain, initiée par la coordination syndicale de l'UGTA et la journée de grève prévues pour le 13 décembre par la Coordination nationale des ports d'Algérie, exige “une plus grande implication” de la direction de l'UGTA aux préoccupations des travailleurs. Toujours, selon ces mêmes sources, la Centrale syndicale UGTA a “de plus en plus, de mal à contenir le mécontentement” des salariés et de leurs représentants affiliés à l'organisation, contraignant certains à rejoindre d'autres syndicats dits autonomes et d'autres à composer avec eux. La grève dans le secteur de l'éducation, prévue pour les 15 et 16 décembre prochain, par 6 syndicats de la Coordination de l'éducation, dont un syndicat de l'UGTA (Sete de Béjaïa), risquerait de porter un coup à l'organisation de Sidi-Saïd, reconnue jusque-là comme seul partenaire social devant le gouvernement et le patronat. H. Ameyar