Cinq membres de l'association Trait d'union pour la solidarité entre l'Alsace et l'Algérie viennent de séjourner en Algérie. Il s'agit du deuxième voyage après celui effectué en 2005. S'inscrivant dans un programme tracé lors du premier déplacement, cette mission « bénévole et fraternelle » a conduit ces Alsaciens, amis de l'Algérie, à Timimoun, appelée aussi l'Oasis rouge algérienne. Le but étant de continuer l'action d'entraide et de solidarité déjà entreprise par cette ONG française. Il est question d'aider les femmes de cette région du Gourara à « ressusciter » l'artisanat local, notamment le tissage traditionnel. « Timimoun recèle un patrimoine artisanal unique. Certains métiers ont disparu, d'autres sont en train de disparaître, d'où notre engagement à aider ces gens à valoriser ce patrimoine millénaire. L'association leur offre des aides financières afin que le fruit de leur travail se fasse connaître chez nous en Alsace, et par extension dans les autres régions de France », nous a déclaré Marie Claire Radigue, responsable du secteur de l'artisanat au sein de l'association. Il faut savoir que pour ce deuxième déplacement en Algérie, l'association aura franchi une deuxième étape. « En 2004, grâce à des fonds de notre ONG, nous avons pu entamer une formation pour de nombreuses jeunes filles pour devenir tisserandes. Le stage était assuré par des tisserandes chevronnées. Pour cette année 2007, nous sommes passés à une étape supérieure : les filles sont aujourd'hui assez formées pour reprendre n'importe quel modèle de tapis ou le célèbre ‘'haïk doukali'' (couverture à base de laine décorée de motifs berbéro-sahariens) », explique notre interlocutrice lors d'une rencontre à Alger. Les anciens modèles ont pu être exhumés grâce au concours du Musée des arts populaires d'Alger qui garde, faut-il le souligner, une importante collection de produits de tissage de la région du Gourara. « Avant de nous rendre à Timimoun, nous avons été aimablement reçus par la conservatrice du musée. Cette grande dame nous a permis de photographier de nombreux modèles que nous avons ensuite soumis à ‘'nos filles'' de Timimoun. Ces dernières n'ont eu aucune peine à reprendre ces œuvres millénaires à l'identique », ajoute Marie Claire. Ancien cadre de l'éducation nationale française, Marie Claire est accompagnée de son mari et de quatre amis, tous membres actifs de l'association. Elle se rappelle les motifs qui ont présidé à la création de cette ONG. « C'est le couple Faisant, Suzel et Paul, qui en est l'initiateur. Nos deux amis ont vécu en Algérie, à Sidi Ghilès, près de Cherchell, jusqu'en 1994. Ils n'ont pas hésité à créer Trait d'union dès leur installation en Alsace, afin, disaient-ils, de garder le contact avec cette Algérie qu'ils chérissent tant », dit-elle. Par ailleurs, l'ONG a lancé par le passé plusieurs actions caritatives au profit de la région de Timimoun, notamment des dons de lunettes de vue.