Action n Le gouvernement est, semble-t-il, décidé à mettre les compétences algériennes établies à l'étranger au service de leur pays en prévoyant de créer un espace les regroupant et permettant de concrétiser leurs projets. Il s'agit de la mise en place d'un conseil consultatif de la communauté algérienne établie à l'étranger qui devrait, selon le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, «rassembler ces cadres et les faire contribuer dans le processus du développement national». Lors de sa rencontre, lundi dernier, avec les cadres de l'Association des compétences algériennes (ACA), le ministre a précisé que l'objectif de la mise en place de cette nouvelle structure est de «sensibiliser, mobiliser et tirer profit de l'expertise des compétences algériennes» au service des différents projets importants que l'Algérie devra lancer durant les prochaines années, d'autant plus que «notre pays a affecté 140 milliards de dollars pour la réalisation de grands projets pour les cinq années à venir». La première mission de ce Conseil est le recensement des chercheurs algériens établis aux quatre coins du globe. Actuellement, a estimé M. Ould Abbès, 50 000 cadres supérieurs et chercheurs-universitaires vivent au Canada et pas moins de 7 000 cadres aux Emirats arabes unis. Le nombre global des cadres algériens établis à l'étranger dépasse, selon certaines estimations, les 500 000. Pour leur part, les membres de l'Association des compétences algériennes (ACA) ont exprimé leur «entière disponibilité» à mettre leur expertise et leur savoir-faire à la disposition des administrations et entreprises économiques algériennes, faisant observer qu'à ce jour, 34 comités consultatifs ont déjà été installés dans plusieurs pays pour en faire un trait d'union entre l'Etat algérien et sa communauté établie à l'étranger. Selon Smaïl Chikhoune, membre de l'ACA, la communauté des chercheurs algériens ne cesse de croître dans nombre de pays, citant à titre d'exemple les Etats-Unis qui comptent, à eux seuls, 435 chercheurs algériens, détenteurs de plus de 1 000 brevets d'invention. Le vice-président de l'ACA, Farid Bensebaa, s'est, pour sa part, réjoui de la réaction du gouvernement qui a affiché «sa disponibilité à initier un partenariat avec les compétences algériennes établies à l'étranger». Selon lui, les pouvoirs publics prennent «très au sérieux l'apport des compétences algériennes établies à l'étranger au développement économique du pays et au transfert du savoir-faire». Toutefois, les participants au deuxième colloque de l'ACA ont insisté sur la nécessité d'initier «des actions concrètes et dans les meilleurs délais en appelant l'ACA à une large concertation afin de tracer les objectifs à moyen et à long termes ainsi que les domaines d'intervention des cadres». Les experts ont estimé que l'Algérie a déjà accusé un grand retard dans ce sens par rapport aux autres pays du tiers-monde. «Mais, mieux vaut tard que jamais», affirme un cadre établi au Canada.