Abdelhakim Bouzid est enseignant chercheur à l'université de Ouargla. Effaré devant la mise en danger continuelle des espèces locales végétales et animales du chott de Aïn El Beïda, il s'est souvent manifesté dans nos colonnes pour dénoncer l'état de déliquescence dans lequel se trouve le chott. La dernière date de deux semaines et consistait pour ce chercheur à rappeler que le chott continuait à servir de décharge sauvage mettant en péril la salubrité des lieux, mais l'élément nouveau reposait sur les travaux entamés depuis peu au niveau du chott et qui devaient permettre l'évacuation des eaux usées de la commune de Aïn El Beïda. Les travaux avaient malheureusement asséché le chott, ce qui finit par mettre en péril les nombreux oiseaux migrateurs habitués à venir « se restaurer » pour se reposer sur le site. Suite à la parution de notre article, Abdelhakim Bouzid a été invité à un « entretien » avec le directeur de l'environnement, le directeur de l'hydraulique, le directeur des services agricoles, un attaché au cabinet du wali, le conservateur des forêts, le président d'APC d'Aïn El Beïda, le chef de daïra de Sidi Khouilef (dont Aïn El Beïda fait partie), un représentant de l'APW et le chef du cabinet du wali. Face à eux, Abdelhakim Bouzid, le chercheur. Il soutiendra la cause et relèvera face à son auditoire les avantages à préserver le site et à le protéger conformément à la convention de Ramsra, signée par ailleurs par l'Algérie. Intérêts pour le site et son écosystème mais également pour la population locale du point de vue scientifique, économique et social. Notre chercheur a relevé tous les aspects négatifs du chantier engagé, sans omettre de reconnaître les points favorables à détourner les eaux usées. La réunion a abouti à deux solutions : l'une d'application immédiate et l'autre après consultation. Le premier engagement des autorités dispose que plus aucun déversement d'ordures près du chott ne sera toléré, la seconde disposition devra conduire à laisser les eaux de drainage au niveau du chott, après la séparation avec les eaux usées. Abdelhakim Bouzid, dans son travail quotidien, fait le suivi régulier et continue des oiseaux d'eau au niveau des chotts d'Aïn El Beïda et Sidi Khouiled, Sebkhet El Maleh (El Goléa), Sidi Amrane (Djamaâ) et Oued Khrouf ainsi que chott Merouane (Meghaïer). Il fait également l'étude du cortège floristique à Aïn El Beïda et à Sebkhet El Maleh. M. Bouzid fait également le suivi depuis quelques années de la phénologie de reproduction de quelques espèces limicoles à Aïn El Beïda et Sebkhet El Maleh. Il étudie également la dynamique de population du flamant rose dans les zones humides du Sahara septentrional Est par le biais des lectures de bagues. Abdelhakim Bouzid a fait partie de la première équipe en Afrique du Nord qui a bagué des poussins du flamant rose au niveau du chott Zemmoul (Aïn M'lila).