El Watan avait tiré la sonnette d'alarme en 2005 sur les atteintes portées au chott de Aïn El Beïda, dans la wilaya de Ouargla. En effet, le réseau d'assainissement défaillant ajouté à l'incivisme de la population (puisque le chott servait de dépotoir d'ordures ménagères) avaient conduit à faire du chott un marécage boueux et nauséabond. La menace devint plus sérieuse en 2007, lors des travaux d'aménagement devant dévier les réseaux d'assainissement. A l'origine, un simple enseignant de l'université de la ville, A. Bouzid, a constaté une diminution de la population d'oiseaux migrateurs. A cet instant, le chott, réputé pour être le havre d'une faune et d'une flore remarquables, subit des atteintes mettant en péril son écosystème. « Déjà, les premières constatations négatives sont présentes, se traduisant par une régression accrue des effectifs de quelques espèces aviennes, exemple fait des effectifs de flamands roses n'atteignant pas les 1000 individus », expliquait le scientifique A. Bouzid dans une interview dans nos colonnes. Et d'ajouter que durant la même période, en 2006, le chott comptait 6000 flamands roses. Côté végétal, il était constaté un assèchement partiel ou total de plages de verdure qui ornaient le chott. Les raisons de cet assèchement n'étaient alors pas naturelles, puisqu'en fait, il était procédé à des travaux de drainage et d'assainissement dans la ville de Ouargla. Le chott, alimenté par les eaux de drainage, se retrouvait ainsi complètement dépourvu de sa première ressource. Il faut savoir que le chott de Aïn El Beïda est situé sur le point le plus bas de Ouargla. Son altitude varie entre 127 et 131 m. « Il s'agit d'un écosystème semi-naturel, c'est-à-dire qu'une partie de ses ressources en eau provient d'une source naturelle, autrement dit la remontée de la nappe phréatique en période hivernale alimente ce site. L'autre part des eaux est issue des eaux de drainage des palmeraies voisines », commentait le chercheur. Malgré toutes les tentatives pour freiner son assèchement, il ne subsistait, en mai 2008, que 55 flamands roses, alors qu'il en comptait 674 à la même période l'année précédente. Au même moment, les services de l'hydraulique annonçaient à El Watan qu'une étude était en cours par un bureau d'études suisse pour la résorption des rejets d'eaux usées et la construction d'une station d'épuration. Aujourd'hui, l'étude est finalisée et M. Aït Amara, directeur des services de l'assainissement et de l'environnement, nous en révèle la teneur. Parallèlement, le scientifique, enseignant à l'université de Ouargla et qui aura observé le chott durant 9 ans, revient pour faire un état des lieux.