Un constat amer figure en bonne place parmi les préoccupations majeures de certains départements ministériels. La circulation automobile à Alger est congestionnée à telle enseigne que l'on se prête d'emblée à dire que, tout compte fait, le réseau routier de la capitale est finalement trop étriqué pour contenir les 98.000 véhicules qui y circulent au quotidien. Des embouteillages monstres sont signalés ici et là, partout à Alger. Ils constituent indéniablement un casse-tête chinois sévissant au détriment des automobilistes et même des usagers de bus publics où privés aménagés pour le transport urbain. Ces embouteillages se font sentir en effet chaque matin, causant au citoyen des désoeuvrements certains, notamment celui d'arriver en retard à son lieu de travail. Et le calvaire de ce citoyen est loin de s'arrêter là, puisqu'à la fin de sa journée, il ne peut regagner son domicile qu'une fois la nuit tombée! En effet , prendre le bus ou bien circuler avec son propre véhicule à travers plusieurs artères de la capitale relève incontestablement d'un véritable calvaire. C'est là, malheureusement, une réalité de tous les jours. Si le ministère des Travaux publics s'est engagé dans la réalisation d'une multitude d'infrastructures de base visant en premier lieu le décongestionnement de la circulation et dont la mise en exploitation devrait intervenir incessamment pour quelques uns de ces projets, le département de Mohamed Maghlaoui a, quant à lui, mis en application, dès le mois de juin dernier, un «spécial» plan s'inscrivant lui aussi dans la même logique. De ce fait, une question s'impose d'elle-même: qu'en est-il aujourd'hui de l'apport de ce plan qui, rappelons-le, a été présenté comme une «solution miracle» en vue de fluidifier la circulation automobile à Alger? A se référer à la réalité du terrain pour obtenir des éléments de réponse, ce plan est visiblement loin de produire l'effet escompté. Cependant, à s'en tenir aux propos du directeur des transports au niveau du même département de Mohamed Maghlaoui, la raison pour laquelle ledit plan n'a pas réussi à freiner le phénomène de congestion de la circulation dans la capitale est essentiellement à la saturation du réseau routier. «L'on assiste aujourd'hui à une croissance inouïe du parc automobile à Alger qui est passé de 680.000 véhicules en 2000 pour atteindre les 980.000 en 2005, soit une augmentation de 42%», nous dira à cet effet, le directeur des transports, M. Yahia Beldjoudi. Ce dernier rappelle au passage que les dispositions du plan de circulation qui est effectif depuis le 1er juin 2005 et auquel lui-même a contribué à sa confection, portent essentiellement sur la régulation du trafic routier, de même que la réorganisation de la circulation du poids lourd à Alger. S'agissant justement de cette seconde disposition, il est question, en effet, d'interdire la circulation routière de 7h à 20h pour les véhicules de transport de marchandises de 2,5 tonnes et plus de charge. Cette disposition, du reste en vigueur à ce jour, ne s'applique pas sur certains axes routiers et autoroutiers tels que la rocade sud, l'autoroute de l 'est et la radiale Oued Ouchayah. Néanmoins, en dépit de cette interdiction, force est de constater que beaucoup de conducteurs de poids lourds ont passé outre cette disposition, en feignant tout bonnement de l'ignorer. Autre explication fournie par M.Beldjoudi pour justifier la congestion de la circulation automobile à Alger, il s'agit, dira-t-il, d'un déficit certain en termes d'aires de stationnement. « Il existe à Alger un manque de 40.000 places de stationnement», a déjà souligné le ministre des Transports, M.Mohamed Maghlaoui, lors de son passage au forum de l'Entv. Le directeur des transports a aussi révélé qu'un projet de mise en place de 100 feux tricolores est actuellement en cours de gestation au niveau de sa tutelle. Y aurait-il une révision du plan de circulation évoqué plus haut en vue de le rendre plus efficace? avons-nous demandé à M.Beldjoudi? «Aucune», nous répondra notre interlocuteur en mettant en avant que ce même plan est actuellement dasn sa phase d'évaluation. Notre interlocuteur table surtout sur la mise en exploitation, à l'horizon 2008, du métro d'Alger et du tramway et ce, pour «obtenir un résultat séant en termes de fluidité de la circulation dans la capitale», conclut M.Beldjoudi.