La 17e édition du colloque sur Houari Boumediène a eu lieu dans la division. Au moment où celui qu'a abrité la ville de Guelma a été mis sous les feux de la rampe, un autre colloque se déroulait à des centaines de kilomètres de la ville de naissance du défunt président dans la polémique : à Béjaïa. La tenue simultanée des deux rendez-vous vient mettre à nu les divergences qui minent les rangs des animateurs de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), organisatrice des deux manifestations. Laquelle des deux rencontres est la bonne ? Dans un communiqué de presse qui nous est adressé, le secrétariat de la wilaya de Béjaïa de l'UNJA considère le colloque tenu localement sous l'intitulé « La problématique de la bonne gouvernance chez le défunt Boumediène et le président Bouteflika », « une réussite », en se basant sur le fait qu'il a pu réunir « près de 90 membres du conseil national, six membres du secrétariat national et près de 1000 participants représentant 33 wilayas ». L'absence du soutien de l'administration pour la prise en charge des participants dont se plaignent les organisateurs traduit-elle une position des pouvoirs publics qui se seraient décidés à se mettre à l'écart de ce qui s'apparente à une guerre de leadership au sein de l'union ? Une autosatisfaction est tirée par les organisateurs du colloque de Béjaïa bien que celui-ci tranche avec celui tenu à Guelma par le manque de moyens. L'on se suffit, en apparence du moins, de la présence du « secrétaire de wilaya des moudjahidine en compagnie de ses membres et la mouhafadha de Béjaïa, à sa tête Mme Fourar, la coordinatrice de wilaya et membre du comité exécutif du FLN ». L'UNJA locale tire la légitimité de son action dans le « retrait de confiance » dont aurait fait l'objet l'ex-secrétaire général, Mohamed Madani, par quelque « 100 membres du conseil national et 11 membres du secrétariat national ». A Béjaïa, on s'en tient à la seule légitimité de Kaïs Tahar que l'on a « élu légalement » au poste de SG, mentionne le communiqué signé par Boukemche Malek au nom du secrétariat de wilaya. C'est d'ailleurs M. Kaïs qui a présidé le colloque de Béjaïa et n'a surtout pas omis de fustiger ceux qui « veulent le saborder ». La rencontre s'est déroulée dans l'exiguïté de la cinémathèque et en l'absence des invités annoncés dont Mme Anissa Boumediène, présente à Guelma.