Les travaux du 17e colloque sur le défunt président Houari Boumediene ont été ouverts simultanément à Béjaïa et à Guelma. Même si les autorités semblent avoir cautionné l'étape de Guelma, il reste que ces deux initiatives illustrent, on ne peut mieux, la division qui mine la structure organisatrice, l'Union nationale de la jeunesse algérienne (Unja). Considéré comme un hommage rendu annuellement au défunt président, ce rendez-vous avec l'histoire a dérogé, cette année, à la règle pour montrer ô combien est grand le fossé qui sépare les deux protagonistes qui se disputent et l'organisation du rendez-vous et la direction de l'Union. Cette 17e édition a mis à nu la guerre que se livrent les deux camps du même bord et suscite des interrogations quant aux financements. Il en est de même pour le patronage du président de la République. Est-il possible de parrainer deux activités simultanées pour un même événement? D'un côté, Kaïs, membre de la direction de l'Unja, qui s'identifie comme le secrétaire général, a battu le rappel des troupes qui lui sont acquises à la cinémathèque de Béjaïa pour réclamer le parrainage du colloque devant une assistance représentant, selon lui, 35 wilayas. Une affirmation impossible à vérifier même si les figures présentes sont visiblement venues d'ailleurs. «Le colloque que nous organisons ici à Béjaïa est légitime», lance-t-il devant les militants mais en l'absence des autorités locales et de wilaya. De l'autre, le secrétaire général de l'Unja, M.Mohamed Madani, a souligné l'importance de l'événement destiné à faire connaître aux générations montantes «les positions et défis» de ce grand homme pour construire «des institutions qui survivront aux événements et aux hommes», lors de l'ouverture des travaux de l'autre initiative à Guelma. Celle-ci a vu une forte présence des autorités locales, des militants de l'Unja, venus de diverses régions du pays, mais aussi du secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, du vice-président du Sénat, M.Abderrazak Bouhara. Mais une question s'impose: Béjaïa n'est-elle pas capable ou ne mérite-elle pas d'organiser un tel événement?