Les fonctionnaires s'impatientent de connaître la «surprise» annoncée par Sidi-Saïd. La rentrée sociale s'annonce rude. Ballottés entre un pouvoir d'achat en continuelle précarisation et la nécessité de faire face à des dépenses en perpétuelle augmentation, le citoyen ne sait plus à quel saint se vouer. Cette année, avec la rentrée scolaire et le mois de Ramadhan qui ne sont séparés que de quelques jours, le mois de septembre est porteur de toutes les inquiétudes. Le gouvernement s'inquiète et les syndicats aussi. Pourtant, l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) tente de calmer les esprits. Déjà, le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd annonce une «surprise» pour les fonctionnaires, à la rentrée. Une déclaration qui a vite fait réagir la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Louisa Hanoune, dans une allocution prononcée à l'ouverture de l'université d'été de son parti, a salué cette déclaration qui concerne, pour elle, «l'augmentation du point indiciaire et la grille des salaires». Mme Hanoune a qualifié cette «surprise» de bonne décision tout en espérant qu'elle sera concrétisée.« Ce qui permettra, avait-t-elle dit, de consolider l'Etat et de satisfaire les travailleurs». «D'après ce que j'ai compris, la grille des salaires sera prête à la rentrée mais bien sûr les augmentations conduites ne seront prises en charge que par la prochaine loi de finances, autrement dit en janvier 2008. L'application du statut particulier interviendra par la suite. En tout cas, l'heure est aux négociations», avait-elle indiqué. Y aura-t-il une augmentation des salaires à la rentrée? C'est la question posée par des milliers de salariés. Aucune date précise n'a été avancée à ce propos si ce n'est que le dossier de la grille des salaires du secteur de la Fonction publique est renvoyé pour 2008. Selon le chef du gouvernement, le nouveau système de rémunération de la Fonction publique sera en vigueur à partir de juillet 2008. En attendant, la tension sociale monte? Les syndicats autonomes promettent une rentrée des plus chaudes. Ils trouvent intenable la situation sociale dans laquelle pataugent actuellement les travailleurs algériens, tous secteurs confondus. «Les salaires stagnent alors que les prix augmentent de plus en plus. Au rythme où vont les choses, nous allons bientôt mendier», estime Iliès Zouane, président du bureau d'Alger du Syndicat national autonome des professionnels de l'administration publique (Snapap). Fait nouveau: le patronat monte lui aussi au créneau. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a alerté le gouvernement sur la gravité de la conjoncture socioéconomique que traverse le pays, particulièrement à la veille de cette rentrée sociale. Quel rôle pour la Centrale syndicale dans tout ce bouillonnement? Pour Sidi-Saïd, le souci est de travailler pour l'avenir. «Nous voulons qu'une fois pour toutes, le fonctionnaire soit stabilisé moralement et matériellement. En tout cas, les choses vont dans le bon sens», rassure-t-il. Dans tous les cas, Sidi-Saïd aura la tâche difficile de convaincre les travailleurs de ce qu'il avance. Devant le fait accompli, il a annoncé la tenue d'une rencontre bipartite consensuelle (gouvernement-Ugta) sur la nouvelle grille, prévue en début septembre. Il sera question également d'étudier une série de propositions, et voir s'il y a encore des divergences à régler dans ce cadre.