La rentrée sociale de l'année 2007/2008 s'annonce particulière comparativement aux années précédentes. A un mois de cette rentrée, qui aura lieu au début du mois de septembre prochain, la flambée subite des prix de plusieurs produits de première nécessité, agroalimentaire notamment, suscite de plus en plus des inquiétudes au sein de la population. Les appréhensions des ménages ne font que s'accentuer lorsque l'on sait que l'une des particularités de cette année réside dans le fait que cette même rentrée coïncidera avec le mois de Ramadhan, devant débuter vers la mi-septembre. Face à cette situation, le gouvernement vient de prendre une série de mesures qui devront avoir en définitive l'objectif d'alléger le fardeau des charges sociales notamment pour les familles au faible revenu ou sans ressources. Lesquelles charges qui risquent de peser lourd sur le budget de nombreuses familles lorsque l'on sait que des produits de base comme le lait est toujours soumis à une forte pression sur le marché et dont les prix risquent de flamber à l'approche du mois de Ramadhan. Dans cette optique, il y a lieu de citer les mesures prévues dans la loi de finances complémentaires pour l'année en cours, légiférée par ordonnance la semaine dernière, et qui prévoit la réduction de la taxation pour de nombreux produits de large consommation. Dans le même registre, d'autres décisions ont été prises afin d'améliorer le pouvoir d'achat des familles. C'est dans cette perspective que le gouvernement a dû mobiliser des dizaines de milliards de dinars (près de 100 milliards de DA, selon des sources les chiffres avancés par le ministère du Travail de l'Emploi et de la sécurité sociale) pour faire profiter les travailleurs de la Fonction publique de nombreux nouveaux acquis socioprofessionnels. Cette démarche se concrétise, bien évidemment, à travers la mise en place du statut de la Fonction publique et les augmentations de salaires qui varient entre 22 et 25%, ainsi que la révision à la hausse du SNMG (salaire national minimum garanti) depuis le mois de janvier dernier en passant de 10 000 à 12 000 dinars avec l'adoption du nouveau statut particulier de la Fonction publique, il y a lieu de s'attendre également à de nouvelles améliorations pour les fonctionnaires, et ce, avec les réflexions qui sont menées actuellement pour la définition d'une nouvelle grille salariale. Par ailleurs, il y a lieu de noter aussi que c'est dans le but d'endiguer les inquiétudes du monde de travail que le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd a annoncé ce week-end, à partir de la ville de Blida, que de nouvelles mesures d'allégement au profit des travailleurs sont aussi prévues à partir de la rentrée prochaine, au mois de septembre, sans pour autant préciser la nature de ces mesures, en se contentant de déclarer que des "surprises attendent le monde du travail à la rentrée". Cherchant des explications à "la surprise" promise par le secrétaire général de l'UGTA, certains sont allés jusqu'à supposer qu'il est probable de voir le gouvernement et les représentants des travailleurs parvenir d'ici peu à un accord concernant la mise en application de la nouvelle grille salariale pour la Fonction publique. Cette hypothèse n'est pas à écarter lorsque le patron de la Centrale syndicale déclarera que cette "surprise" permettra aux travailleurs "de reconquérir leur place de fonctionnaires respectés travaillant dans les institutions de l'Etat".