Le dossier relatif au retour des populations dans leur wilaya d'origine reste toujours ouvert dans la wilaya de Aïn Defla où les pouvoirs publics tentent toujours de trouver l'idoine à ce problème épineux dont les retombés socioéconomiques et politiques sont évidentes. A Aïn Defla, où quelque 11 000 familles ont été contraintes à l'exode durant la décennie noire, la prise en charge de ce dossier pose toujours problème et les choses ne sont pas si simples eu égard aux résultats peu satisfaisants obtenus dans ce domaine, avouera le chef de l'exécutif au cours d'une rencontre avec la presse. Pourtant, ajoutera le même orateur, « 90% de nos engagements ont été respectés ». Pour rappel, affirmera la même source, de l'extrémité est de la wilaya (Aghbal, Tarek Ibn Ziad), à celle de l'ouest (Tacheta, Tiberkanine, El Maïne), au nord (Oued El Had, Aïn N'sour), des routes ont été rouvertes par les éléments de l'ANP, des écoles ont été construites ainsi que des antennes administratives. Par ailleurs, des sommes énormes ont été consenties dans le cadre des différents programmes d'aide au développement rural ou à titre individuel pour inciter les familles à se fixer sur leurs terres. Cependant, force est de constater qu'en dépit des nombreuses assurances émanant des villageois de retourner au bercail, il semble que le chemin du retour est encore loin. En effet, il y a lieu de signaler que de nombreuses familles se sont intégrées dans le site urbain même dans un contexte environnemental hospitalier optant pour la vie citadine obéissant souvent à des impératifs d'ordre économique et familial. Des familles soutiendront à ce propos que leurs enfants devenus candidats à l'emploi refusent de retourner en zone rurale à cause du manque de perspectives d'emploi, mais aussi des commodités qu'on peut trouver en ville. Une situation qui continue de donner du fil à retordre aux pouvoirs publics lesquels réfléchissent à d'autres alternatives dont certaines sont déjà mises en application. Il s'agit notamment de prendre en charge les familles sur les lieux de leur exode par des programmes destinés à améliorer leur quotidien. Ces programmes consistent à réhabiliter les réseaux d'assainissement, l'alimentation des foyers en eau potable et l'octroi d'une aide à l'habitat. D'autres solutions sont envisagées au cas où les populations resteront récalcitrantes, notamment à Aghbal, une région frontalière à Médéa (sud-est de Aïn defla) et lieu propice à des investissements pour l'exploitation d'une source d'eau minérale, selon nos sources. Autant de propositions à négocier avec les quelque 300 familles recensées pour clore définitivement ce dossier, mais cela risque de prendre du temps, de l'avis de certains observateurs.