une grande agitation s'est emparée des autorités locales sous le regard indifférent d'une population préoccupée par la dégradation continue de ses conditions de vie. Le Président de la République entamera dès la semaine prochaine une visite dans la wilaya de Aïn Defla dans le cadre d'une inspection de travail. Au cours de cette visite, le premier magistrat visitera plusieurs communes et agglomérations dont de nombreux projets sont en cours de réalisation. Ces zones rurales vivent dans la misère, la marginalisation et le laxisme des autorités locales, notamment celles qui avaient souffert des affres du terrorisme. Aïn Defla fait partie des régions les plus touchées par le terrorisme, qui a endeuillé des milliers de familles et laissé derrière lui des orphelins, veuves et handicapés, l'un des derniers lourds attentats remonte au 12 juin 2003 lorsque 12 voyageurs ont trouvé la mort dans un faux barrage sur la RN4 à Boumedfaâ. Pour rappel, cette route a connu des centaines d'attentats et assassinats de policiers, de militaires, de cadres, d'enseignants, d'enfants, de et même de personnes âgées. Ce tronçon de la mort est connu sous le nom de «la zone interdite» (Oued Djer). La population se souvient de tous les attentats un par un, des qui ont été enlevées, des bébés qui ont été brûlés vifs, des hommes mutilés et des gens humiliés. Les traces du terrorisme sont encore présentes et les citoyens de la wilaya de Aïn Defla exigent une vie sécurisée. A la veille de la visite présidentielle, une grande agitation s'est emparée des autorités locales sous le regard indifférent d'une population préoccupée par la dégradation continue de ses conditions de vie. «C'est comme les Jeux olympiques», nous dit un citoyen de Djendel. «Les autorités sont en course pour un record inédit», ajoute un chômeur. En effet, l'accélération du rythme des travaux signalés un peu partout dans la wilaya montre que la visite de Bouteflika est imminente à l'exemple des bâtiments de la cité Houria qui ont été repeints en un temps record. Par ailleurs, il y a 8 ans de cela, les mêmes bâtiments ont pris des mois pour être achevés. D'ailleurs, la wilaya de Aïn Defla souffre de beaucoup de problèmes quotidiens, en l'occurrence les coupures fréquentes d'électricité qui ont déclenché la colère des bouchers et commerçants ces derniers jours et le manque d'eau dans plusieurs régions, malgré les fortes pluies de cette année. Les problèmes de logement dont les distributions provoquent à chaque fois le mécontentement de la population, le chômage qui a atteint un seuil critique, l'éducation et les différents dossiers qui traînent toujours dans les bureaux à l'exemple des échelons des enseignants, les primes, les affectations non étudiées, plutôt données aux personnes épaulées et la santé qui reste dans la salle d'attente malgré les efforts fournis par la DSP. Eh bien tout le monde sera présent le jour de la venue du Président, pour les applaudissements et les youyous, des personnes qui vont être déplacées spécialement pour cette visite. Mais ces derniers jours la scène politique locale connaît le conflit entre le FLN de Benflis et le FLN de l'anti-Benflis et cela peut engendrer des questions problématiques, notamment pour les FLNistes de Benflis qui doivent accueillir le Président comme il se doit puisqu'il y aura après une visite d'un «effaceur». Selon nos sources, le cortège présidentiel atterrira à l'aérodrome de Chlef avant de se diriger vers Aïn Defla.