Mouloud Djaziri a été nommé hier nouveau PDG du groupe Algérie Télécom en remplacement de Slimane Khireddine. Boudjemâa Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a justifié ce mouvement par « la nécessité de moderniser les règles de de l'entreprise ». Tout en reconnaissant les progrès enregistrés ces dernières années, notamment en matière de développement des infrastructures, il affirme : « Le groupe n'a pas su fructifier tous ses atouts et ses capacités ainsi que le savoir-faire de son potentiel humain pour qu'il soit plus compétitif tant sur le plan national qu'international. Algérie Télécom n'a pas su, également, tirer pleinement profit du dynamisme économique de notre pays suite aux réformes engagées. » Cette phrase se veut être une remise en question, voire une autocritique mais « nullement une manière de diminuer les efforts entrepris par cette entreprise ». Il lance un message au nouveau PDG qui consiste à l'exhorter à dépasser les insuffisances constatées jusque-là et rattraper les retards enregistrés. M. Khireddine a souligné : « C'est la fin d'une belle aventure à laquelle j'ai participé durant plus de 32 ans. J'ai eu l'occasion de venir travailler à Alger et ça a été une grande expérience. J'ai eu à superviser les négociations avec le partenaire social formalisées dans la nouvelle convention collective que j'ai signée le 21 octobre 2006 et à lancer en septembre 2006 un emprunt obligataire destiné au financement du développement de notre filiale AT Mobilis. Au moment où personne ne donnait cher du devenir de l'entreprise, cet emprunt a été considéré comme une réussite. En dépassant le seuil de 20 milliards de dinars, cet appel public à l'épargne devient le plus important jamais réalisé en Algérie. L'importance du montant souscrit par les personnes physiques (44%) peut être considéré comme une marque de confiance à l'égard de la signature d'Algérie Télécom. » Il signale aussi qu'Algérie Télécom active dans un marché ouvert à la concurrence couvrant les domaines du fixe, du mobile, de la VOIP et des télécommunications satellites et prospecte d'autres segments de marché tels que la promotion des services de centres d'appels, des solutions intégrées pour réseaux d'entreprise, de service 2G des réseaux mobiles, en attendant l'attribution des licences 3G et 4G. Mouloud Djaziri a fixé dans son discours ses priorités : une attention particulière à la boucle locale, un segment d'activité appelé à jouer un rôle déterminant dans les domaines de la généralisation de la connexion à l'ADSL et de la réalisation de l'opération Ousratic et procéder dans les meilleurs délais au recouvrement des créances. Il projette d'accompagner les filiales du groupe et leur permettre « de faire face avec efficience au fonctionnement d'un marché particulièrement dominé par la concurrence ». Il œuvre aussi pour « la mobilisation de toutes les compétences ». Il compte apporter une valeur ajoutée aux 11 millions de clients tous segments de services confondus. M. Haïchour a ainsi opté pour la continuité, mais a mis l'accent sur les défis à relever. A ses yeux, « le secteur de la poste et des TIC est considéré comme le catalyseur des autres réformes structurelles, l'élevant, ainsi, au rang de secteur stratégique au même titre que l'énergie, l'éducation ou la santé. L'objectif est de créer un environnement favorable à l'amélioration de l'accès à des services de communication efficaces et abordables ».