Présidant hier l'ouverture du 4e congrès de l'union de wilaya UGTA de Aïn Témouchent, Sidi Saïd a saisi l'opportunité que lui offrait cette tribune pour répondre aux critiques qu'essuie son organisation comme pour se démarquer de la grève des fonctionnaires. Aïn Témouchent. De notre correspondant « Nous refusons l'accusation de n'avoir rien fait pour les fonctionnaires, même si ces derniers sont en droit d'estimer que l'acquis pouvait être plus. C'est nous qui, dès juin 1990, avons posé la question du statut de la Fonction publique et avons déposé en 2000 un projet de loi dont 90% ont été repris dans la mouture gouvernementale », revendique-t-il. « Quant à la grille des salaires, elle est appliquée à partir de ce mois de janvier et nous avons fait le forcing pour que cette application ne soit pas différée. Ce sont en conséquence 1 553 546 fonctionnaires qui seront concernés. Qui peut mieux faire que cela s'avance ! Maintenant, nous allons aller vers les statuts particuliers, soit 54 au total, avec 54 régimes indemnitaires. Nous sommes fatigués de la violence. La règle générale chez nous est le dialogue avec le partenaire. » Nous avons obtenu un point indiciaire unique à 45 DA au lieu des 78 qui existaient, ce qui facilite aujourd'hui grandement la négociation. Enfin, nous avons des propositions concrètes que nous allons présenter au gouvernement sur un panier de produits de première nécessité à soutenir, de façon que les augmentations de salaire obtenues constituent réellement des progrès en matière de pouvoir d'achat. » Ces mêmes propos tempérant la combativité des salariés ont été tenus la veille, lors d'une rencontre avec ceux de la cimenterie de Beni Saf, une cimenterie où la productivité a atteint un record national mais sans traduction en termes de prime de performance. A cet égard, Sidi Saïd a recommandé aux syndicalistes de ne pas focaliser uniquement sur la partie pouvoir d'achat direct et comptabiliser dans leurs revendications la partie indirecte du pouvoir d'achat, à savoir si les conditions de travail sont satisfaisantes ou pas, si la formation et la promotion internes existent et s'il n'y a pas de mise au chômage. Par ailleurs, il leur a conseillé de cibler l'augmentation de la partie fixe du salaire plutôt que les primes, car avec ces dernières qui sont plus consistantes dans l'immédiat, cela aboutit au moment de la retraite à une situation de précarité, puisqu'elles ne sont pas comptabilisées dans le calcul de la pension.