Depuis le début de ce qui tend à devenir le feuilleton de l'été -la crise qui secoue le FLN-, les responsables du parti majoritaire semblent adopter un profil bas en se contentant de réagir aux actions de Hadjar. Le clan de ce dernier est passé à la seconde phase de son plan. Au centre, à l'ouest comme à l'est du pays il (le clan Hadjar) multiplie des sorties à même de créer ne serait-ce que du grabuge. Des coordinations de huit wilayas de la région Ouest (Mostaganem, Oran, Sidi Bel Abbes, Mascara, Saïda, El Bayadh, Relizane et Aïn Témouchent) ont organisé une première rencontre régionale consacrée à l'évaluation de la situation politique et organique de ces commissions. On croit savoir que la délégation est composée d'élus nationaux et locaux ainsi que de membres des coordinations provisoires. Lors de cette rencontre, les résolutions du 8e congrès ont été fermement critiquées dans un communiqué ayant sanctionné les travaux, selon notre correspondant. Dans leur communiqué, les participants auraient également appelé à ne «pas répondre à toute provocation» et «condamnent la violence sous toutes ses formes». Pas un mot sur les violences et autres agressions dont ont été dernièrement victimes les kasmas et mohafadhas du FLN. Pratiquement le même topo à Blida où une commission provisoire a été créée. Elle est chargée d'organiser une assemblée générale et l'élection d'un nouveau mouhafedh tout en affirmant qu'ils ont la caution des députés. La même démarche a été empruntée à l'est du pays par les contestataires. En effet, à Constantine, les opposants à la ligne de Benflis qui ont organisé, jeudi dernier, une rencontre similaire à celle qui a eu lieu à l'ouest du pays. Douze wilayas auraient participé à ce conclave régional où une plate-forme de revendications a été établie. Les fidèles de Benflis insistent d'abord sur le fait que «ces personnes ne sont pas du FLN». Saâdi, membre du comité central avertit : «Si l'administration ne prend pas des dispositions pour faire respecter la loi nous agirons.» Sur un ton plus menaçant, il ajoute : «Nous irons vers des marches et des sit-in au niveau des wilayas.» Dahdouh persiste et signe: «Ces agitateurs ne sont pas des militants du FLN. Cela ne nous concerne pas.» Il ajoute: «Quant au huitième congrès, c'est à la direction et aux instances légales du parti de décider.» Il ressort que la situation évolue, en s'aggravant avec l'approche de l'élection présidentielle de 2004. Ni l'un ni l'autre ne sont près de lâcher prise. Et quand l'enjeu c'est le fauteuil de la présidence, le jeu risque de prendre des allures dangereuses.