Contrairement au nouvel an 2008, la nouvelle année hégirienne s'est annoncée dès la journée de mercredi dans une atmosphère très ordinaire, voire banale au niveau de la commune d'Arzew. « Ce jour pourtant des plus sacrés sur le plan religieux, a perdu son charme puisque les traditions ont tendance à s'éclipser dans les grandes villes comme Oran », dira un habitant. La tournée effectuée au centre-ville de cette collectivité locale nous a permis de constater l'absence totale des festivités liées à cette occasion. Selon les déclarations de certains propriétaires de boulangeries et même des épiceries, le constat fait sur site est dû essentiellement à l'éclatement des liens familiaux ainsi qu'au défaut de sensibilisation et d'information sur ce type de fêtes religieuses. « D'ailleurs, la plupart des familles ont perdu le goût de la fête », confirment–ils. En effet, au niveau de M'dina J'dida, les opinions différent. « Regag » Certaines ménagères qui sont venues pour faire leurs emplettes se sont accordées à dire qu'elles tiennent toujours à célébrer l'événement, allant jusqu'au sacrifice du mouton pour les familles ayant des revenus considérables. Pour les autres, c'est-à-dire les familles modestes, elles ont d'autres méthodes plus simples considérées comme originales pour fêter cette occasion, apprend–on. « Ces procédés se résument généralement en la préparation de repas traditionnels connus chez les familles rurales, comme le Regag », dira une femme rencontrée sur place. Contrairement à ces déclarations, d'autres femmes affirment que « pour elles, la particularité de cette occasion ne les a pas incitées à assurer les préparatifs appropriés, puisque les occasions se succèdent et les chefs de famille n'ont pas les moyens suffisants pour fêter chacun de ces événements ». Les vendeurs, de leur côté, ont déclaré que la vente des produits relatifs à la préparation des gâteaux n'a pas été importante comme les autres jours de festivités. Quant à la population juvénile, l'on a constaté qu'elle n'était pas consciente des traditions. « Certes qu'on a bien fêté la nuit du réveillon, cependant on ignore totalement les festivités relatives à Moharam. D'ailleurs, on n'arrive même pas à sentir l'aspect religieux de cette occasion, ni au sein de nos familles, ni dans la rue », déclare un jeune d'Arzew. Yennayar fêté à Arzew A Arzew, en ce qui concerne la fête de Yennayar, l'on a constaté un engouement important pour les achats des fruits secs. Plusieurs marchands ambulants ont investi les places publiques pour afficher des prix qui demeurent exorbitants pour les petites bourses. « Cette pratique n'a pas empêché les gens à manifester leur intention de fêter cette occasion comme il se doit. D'ailleurs, le nombre de clients a augmenté par rapport à l'année dernière », dira un vendeur. Selon le constat fait à travers certains magasins d'Arzew, les prix affichés dépendent de la nature du fruit et de sa disponibilité dans le marché local. A titre d'exemple, les amendes sont proposées à 1 200 DA/kilo, les noisettes à 800 DA, les marrons à 1 000 DA, l'ananas frais à 400 DA/ pièce, les raisins frais à 1 400 DA, les pruneaux à 600 DA, alors que pour les autres fruits, les prix varient selon leur qualité.