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Une et indivisible
LA MONDIALISATION DE LA LUNE
Publié dans L'Expression le 10 - 09 - 2007

Chaque année, à l'approche des cérémonies religieuses, la faille qui divise le monde musulman réapparaît au grand jour suite à la visibilité ou non du croissant lunaire, annonciateur du commencement des rituels, comme pour nous rappeler le fragile équilibre socio-culturel que connaît la nation musulmane à l'époque des technologies de l'information et de l'exploration de l'espace. Cette nation a su, grâce à ses hommes, asseoir les assises de la civilisation contemporaine. Quelles sont donc, brièvement, les raisons de cette distorsion? L'Union tant souhaitée ne doit-elle pas commencer par là?
Le mois lunaire astronomique commence au moment de la nouvelle lune ou conjonction luni-solaire (plan de rencontre de la Lune et du Soleil dans l'espace). Si de plus, les deux astres se retrouvent sur une même droite, on assiste alors au phénomène d'éclipse de Soleil.
Le mois lunaire civil, lui, commence quelques petites heures après, dès l'apparition du premier fin croissant lunaire et cela juste après le coucher du soleil qui a lieu à l'ouest. Et ce n'est donc pas ailleurs ni à un autre moment de la journée qu'il faudra le surveiller.
C'est à cause des différents niveaux, (El-manazel) qu'occupe la lune dans le ciel d'un mois à un autre allant de l'apogée au périgée de la Lune (endroits respectivement le plus éloigné et le plus proches de la Terre) et l'inclinaison de son orbite sur le plan de l'orbite du soleil (05,08 degré), que les projections sur la surface de la terre aussi bien des nouvelles lunes successives que celles des premiers croissants qui vont les suivre ne peuvent avoir lieu au même endroit géographique chaque mois.
Ceci constitue la raison scientifique majeure de la discorde que connaît le monde musulman, chaque année, au mois de Ramadhan. A cette raison purement «scientifique» vient s'ajouter la raison politique, à savoir la dislocation de la nation musulmane en plusieurs pays contraints à tergiverser sur une incertaine visibilité «locale» du croissant ou contraints à passer des alliances d'intérêts étroits.
Ceci crée évidemment un sérieux problème d'instant de changement de date à l'échelle mondiale quand on sait que la principale fonction d'un calendrier est la datation des évènements dans le passé, le futur et le présent à des fins collectives (sociales) ou scientifiques dans une base de temps qui se veut avant tout commune et homogène.
Notre calendrier lunaire n'a pas d'origine sur terre pour le commencement des différentes unités de temps. La logique nous conduit droit à la nécessite de la recherche d'un méridien terrestre, origine des unités de temps et qui n'obéit pas aux caprices de son inventeur, (comme le méridien de Greenwich) mais à des raisons purement scientifiques.
Signalons que ce problème que connaît le calendrier lunaire hégirien aux multiples avantages s'est déjà posé pour les Occidentaux concernant leur calendrier solaire grégorien. Ils ne savaient donc pas ou ni quand commencer le décompte des jours.
En effet, la fameuse histoire de Jules Verne dans son Tour du monde en 80 jours croyant avoir vécu 81 jours au lieu de 80 jours moyens. Cela est dû au fait qu'il voyageait dans le sens ouest-est allant au-devant du soleil et voyait donc s'écouler en réalité des journées réduites.
Sans oublier aussi l'histoire de l'un des lieutenants de Magellan parti vers l'Ouest le 20 septembre 1519, revint le 7 septembre 1520, alors que son livre de bord indiquait seulement la date du 6 septembre, car les journées qu'il voyait s'écouler pendant son voyage étaient de plus de 24 heures.
Pour remédier à ces inconvénients, les Occidentaux ont instauré un méridien origine matérialisé par une ligne brisée de changement de date, passant par des endroits non habités, il s'agit de l'opposé du Méridien de Greenwich actuel et ceci sans raison scientifique aucune.
C'est cette problématique qui reste posé pour le calendrier lunaire musulman.
Les récents travaux de recherche que j'ai effectués, calculs astronomiques à l'appui, m'ont conduits à dire que le méridien d'origine de changement de date (unités) de ce calendrier aux multiples avantages scientifiques et écologiques est désormais le Méridien géographique 40°, matérialisé par l'axe passant par la Mecque-Médine (Qoubaâ) et rejoignant les deux pôles Nord et Sud de notre planète Terre. (Comme on pourra le voir sur cette carte et son site internet intitulé: web.eldjazair.net.dz/astroecology. Tout consiste à dire que si la nouvelle lune a lieu avant ce méridien d'origine (méridien moyen correspondant à 10 heures GMT), alors le jour qui suit (et qui commence au coucher du soleil) sera le premier du nouveau mois lunaire sachant que les jours dans ce calendrier sont comptés du coucher du soleil au coucher du soleil suivant.
Dans le cas contraire, le premier jour du nouveau mois sera le jour du lendemain. Le croissant lunaire qui suivra quelques petites heures après aura tout le temps de se former, de s'élargir et d'être de plus en plus visible dans le monde et cela à compter du coucher du soleil de la Mecque-Medine. Donc, l'adoption d'une visibilité planétaire unificatrice du croissant lunaire.
De ce fait, les Lieux saints de l'Islam deviennent un centre spatio-temporaire de notre planète Terre. Sachant que le décompte du calendrier hégirien a été choisi à partir de l'évènement de la migration du Prophète Mohamed (que les prières et le salut de Dieu soient sur lui) de la Mecque à Mèdine, ceci rajoute à cette migration un sens et une dimension astronomiques. Il est à signaler, aussi, que le choix de ce méridien, permet d'obtenir, pour le nouveau calendrier lunaire hégirien, une alternance ordonnée entre les mois de 29 et 30 jours ainsi que pour les années normales, 354j et bissextiles 355j et les siècles normaux de 35 436j et bissextiles de 35.437j jusqu'à arriver à un millénaire constant de 354.367 jours qui restera constant à travers l'hémicycle du temps. Ce qui permet de résoudre le problème -ô combien préoccupant!- pour toutes les civilisations de l'antiquité jusqu'à aujourd'hui concernant ‘'le glissement de leurs calendriers'' sur les règles arithmétiques qui les régissent. C'est ainsi que l'on rattrape le temps dit ''perdu'' dans le calendrier solaire grégorien en ajoutant un jour tous les 4 ans au mois de février, un autre jour tous les 4 siècles et on retranche, cette fois-ci, un jour tous les 3 333 ans. Bref, un vrai travail de ''bricolage scientifique''.
De cette manière, le calendrier lunaire hégirien revêtira le caractère scientifique et universel pouvant servir ainsi de base de temps futur dans le cadre d'une éventuelle unification du monde musulman.


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