La mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) est impliquée dans des actes de vandalisme contre des sites archéologiques de la RASD. C'est ce qu'ont indiqué hier des sources sahraouies, repris par l'APS, citant les sites Arkiz, Lamkacem, Slouguiat Laâouadj et Ladjouad. Les mêmes sources, citant des rapports d'archéologues britanniques et espagnols, ont souligné que des éléments de la mission onusienne « sont impliqués dans des actes de vandalisme prémédités contre des sites archéologiques dans les territoires libérés ». Le docteur Nick Brooks, professeur au département des sciences environnementales à l'université d'Anglia, en Grande-Bretagne, a affirmé avoir vu personnellement « les traces d'actes de vandalisme contre des sites archéologiques dans la région de Ladjouad ». Des membres de la mission onusienne ont inscrit leurs noms et parfois leurs grades sur des gravures rupestres. Ces actes de vandalisme ont touché également des sites archéologiques rares dans les régions d'Arkiz et de Slouguiat Laâouadj, précise le docteur Nick Brooks qui a adressé une lettre de protestation au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Jullian Hartson. Les chercheurs espagnols et britanniques ont affirmé avoir contacté M. Hartson et détenir des informations selon lesquelles les autorités sahraouies ont porté plainte à maintes reprises sans que « des mesures pratiques soient prises pour faire face à ce grave crime », a souligné Joaquim Solar Subils, chercheur à l'université de Girona (Espagne). Ce dernier parle de « dégâts dangereux et criminels » commis par des éléments de la Minurso sur les sites archéologiques sahraouis et met en exergue la nécessité de réfléchir sur la manière de faire face compte à ce crime. Ces archéologues ont contacté la Fédération internationale des organisations des gravures rupestres afin de lancer une campagne organisée contre les crimes commis par les éléments de la Minurso « d'autant plus que les criminels peuvent être facilement reconnus car ayant inscrit leurs noms sur ces sites sans aucun scrupule ». Ils ont dans ce cadre demandé aux autorités sahraouies de coopérer avec eux en vue de mettre un terme aux agissements de ces personnes dans le cadre de l'exercice de la souveraineté nationale sahraouie et en vue d'illustrer l'intérêt accordé par les autorités sahraouies à la préservation de ce patrimoine de l'humanité qui sera prochainement inscrit auprès de l'Unesco. Les participants à la première rencontre nationale sur « Les sites archéologiques au Sahara occidental », organisée dans les camps des réfugiés par le ministère sahraoui de la Culture le 9 janvier, avaient affirmé que « ces agissements irresponsables de certains membres d'une instance onusienne censée protéger le patrimoine de l'humanité, et non de saccager, sont contraires au message et aux principes des Nations unies et de l'Unesco ». Ces actes, selon eux, encouragent les autorités d'occupation marocaines qui tentent par tous les moyens illégaux de détruire les fondements de l'identité et de la culture sahraouies. Ils avaient alors exhorté l'ONU à « assumer ses responsabilités en la matière, à travers l'engagement des membres de la Minurso, à respecter les principes de protection du patrimoine national sahraoui, cesser les actes de destruction et de vandalisme et dénoncer toute personne impliquée dans ces actes ». Mme la ministre de la Culture sahraouie Khadidja Hamdi a dénoncé ce qu'elle qualifie « d'actes de vandalisme délibérés et irresponsables ».