La Mission internationale des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) a reconnu que certains de ses membres sont impliqués dans des actes de vandalisme de certains sites d'intérêt archéologique au Sahara occidental. Dans un communiqué de la Minurso dont une copie est parvenue jeudi à l'APS, intitulé “Graffitis dans un site d'intérêt archéologique au Sahara occidental”, précise qu'“un nombre d'articles récemment publiés se rapportent aux graffitis dans un site d'intérêt archéologique au Sahara occidental”. “Ces articles citent des professeurs d'université européens qui suggèrent que les responsables de ce vandalisme culturel ont été des officiers militaires chargés du maintien de la paix de la Minurso”, indique le communiqué. “La Minurso convient à l'évidence qu'une partie des présents graffitis ont été le travail du personnel militaire de la Minurso sur quelques sites, alors que d'autres graffitis dont le nombre est significatif sont clairement le travail d'autres personnes et cela sur un certain nombre d'années”, précise la même source. “Depuis que l'attention de la Minurso a été attirée sur cette activité par le Polisario, courant 2007, une mesure a été prise pour arrêter tout autre vandalisme et une enquête formelle est en cours”, ajoute le communiqué. “Le sujet a été porté à la connaissance du représentant du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Julian Harston par des membres de la communauté universitaire en décembre 2007 et il a accepté de travailler avec eux pour évaluer l'ampleur des dégâts et décider des mesures réparatrices à prendre”, lit-on dans le communiqué. M. Harston qui a contacté les représentants du Front Polisario à Manhasset (Etats-Unis), début janvier 2008, “s'est excusé pour les comportements irresponsables de certains membres de la Minurso par le passé, s'engageant à mener une enquête approfondie et à réparer les dégâts infligés aux sites”, révèle la même source. Le document affirme, par ailleurs, que “les Nations unies et la Minurso imposent aux soldats chargés du maintien de la paix d'observer une bonne conduite et de respecter les coutumes et le patrimoine local des territoires dans lesquels ils sont déployés”. Des sources sahraouies à Londres avaient informé l'APS de l'existence de rapports, illustrés notamment par des photos prises par des archéologues et experts espagnols et britanniques, montrant clairement l'implication des éléments de la Minurso dans des actes de vandalisme et de destruction de sites archéologiques dans les territoires libertés. Le Dr Nick Brooks, chercheur à l'université d'Angelia, département des sciences environnementales, a affirmé, à ce propos, avoir été témoin d'“actes de vandalisme et de destruction de graffitis qu'abritent des sites archéologiques très rares, situés dans les montagnes de Lejouad”, avant de souligner que “des membres de la Minurso avaient transcrit leurs noms et même leurs grades sur ces graffitis d'une valeur inestimable, étant un héritage universel de l'humanité qu'il convient de préserver”. Ces actes de vandalisme ont touché, également, des sites archéologiques rares dans la région d'“Arquiz” et “Asloukia Laaoudj”, a ajouté le chercheur. R. N.