Ce sera une année très dynamique et cruciale pour l'Algérie. » C'est ainsi que le sous-secrétaire d'Etat adjoint responsable des programmes politiques du programme de développement du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MEPI) a qualifié l'année 2009 qui verra l'élection du prochain président de l'Algérie. Invitant la presse à un tour de table sur le MEPI, Kent Patton, qui est en visite en Algérie depuis lundi, a souligné que les Etats-Unis suivent de près l'évolution de cet important rendez-vous électoral que doit connaître l'Algérie, car, dit-il, « les élections signifient souvent la possibilité de changement dans le pays. Donc nous abordons cette question avec un intérêt particulier pour l'avenir de nos relations bilatérales. J'imagine que même l'Algérie s'intéresse aussi aux présidentielles américaines sur ce plan », précise le sous-secrétaire d'Etat adjoint en soulignant que « libre au peuple algérien de décider si le pouvoir actuel est en mesure de répondre à ses besoins ou non ». Après s'être entretenu avec des officiels algériens ainsi que des représentants de la société civile, Kent Patton, accompagné du directeur régional du MEPI à Tunis, Peter Mulrean, dit être venu pour écouter et prendre note des besoins des Algériens en matière de développement. « Je suis venu écouter et transmettre les besoins exprimés à mes collègues de Washington afin que les aides soient dirigées de manière directe vers les secteurs demandeurs. » Kent Patton affirme aussi vouloir dissiper tous les doutes entourant la nature et l'objectif du programme du MEPI. « Je crois qu'il reste encore des suspicions sur le MEPI qui est aperçu comme une sorte de conspiration visant des objectifs inavoués. Mais heureusement, depuis le début de son application il y a cinq ans, il y a de moins en moins de doutes, et il faut savoir que notre objectif c'est d'aider la région et rien d'autre », dira le sous-secrétaire d'Etat adjoint. Interrogé sur le lien existant entre le MEPI et le projet du Grand Moyen-Orient, notre interlocuteur précise que les deux programmes sont distincts, mais servent le même objectif, « celui de mieux comprendre la région avec ses spécificités et mieux lui apporter l'aide nécessaire ». Sur une autre question ayant trait au choix de traiter les pays de la région comme un ensemble malgré les différences de chacun, Kent Patton notera que « s'il y a des différences, il existe aussi des similitudes entre les pays de la région. Certes, ce n'est pas un projet parfait, mais il s'agit d'une tentative de continuer le dialogue en espérant que ce soit bénéfique pour tous ». Evoquant l'application du programme Mepi en Algérie, le même responsable américain estime que le programme a été assez productif et qu'il reste encore des aspects à explorer en rappelant que pour l'heure, ledit programme a touché les secteurs de l'éducation, de la justice et de l'économie. Le responsable américain a regretté, en outre, que les initiatives n'émanent exclusivement que du gouvernement. « La société civile n'est pas très dynamique », affirme-t-il.