Arrivée à Alger pour une visite de trois jours, Alina Romanowski, déléguée du secrétaire d'Etat américain adjointe pour le Proche-Orient, chargée de l'Initiative de partenariat au Moyen-Orient (MEPI), a animé hier une conférence de presse au siège de l'ambassade des Etats-Unis. Le séjour en Algérie de la responsable américaine fait partie d'une tournée qui la conduira aussi au Maroc et en Tunisie. Alina Romanowski a précisé que sa première visite en Algérie remonte à 1983. Après vingt ans, elle constate que des changements spectaculaires ont eu lieu en Algérie. Certains de ces changements sont, à ses yeux, positifs, d'autres, en revanche, sont « tristes et négatifs ». Mme Romanowski a indiqué que le champ politique en Algérie s'est fortement élargi et le secteur économique est sur la bonne voie. De son avis, le fait réellement nouveau est l'émergence d'une presse dynamique, active et libre. « Nous organisons des programmes de formation pour les journalistes algériens. Il y a plusieurs opportunités pour vous. On ne vous oubliera pas », a lancé l'oratrice, qui s'est fait aider dans la recherche des mots par l'ambassadeur qui, dans la foulée, a rappelé la tenue d'une conférence sur la diffamation. La responsable du département d'Etat américain n'a pas omis de citer l'autre élément, à ses yeux important, qui a caractérisé les changements en Algérie, à savoir la redynamisation des relations entre l'Algérie et les Etats-Unis. « Ces changements sont encourageants. La participation du président Bouteflika au sommet de Sea Island (G8, ndlr) en sa qualité de représentant du monde arabe et de l'Afrique est un fait positif », a-t-elle souligné. La présence de la représentante de la MEPI en Algérie a pour objectif de poursuivre, avec le gouvernement algérien, les initiatives entreprises dans le cadre de ce partenariat avec le Moyen-Orient et aussi pour prendre part à la conférence organisée par le NDI portant sur la formation de femmes leaders. La MEPI, lancée il y a plus d'une année, s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le président Bush. Il s'agit concrètement de mettre en place une aide afin d'appuyer les réformes qui ont eu lieu dans la région. « Nous avons entamé des actions au Moyen-Orient qui comprennent plusieurs programmes. L'Algérie est un important acteur et un partenaire dans le cadre de cette initiative. Nous nous sommes félicité de voir M. Bouteflika participer au sommet du G8 et prendre part à un dialogue actif concernant le Moyen-Orient pour parler de notre vision commune », a déclaré Mme Romanowski. L'université d'été organisée par le NDI entre dans le cadre du partenariat au Moyen-Orient. « Il s'agit plus de donner la parole à tous les concernés et d'écouter leurs problèmes et les solutions qu'ils proposent. De leur apporter de l'aide dans ce sens. Plusieurs autres programmes sont en cours, que ce soit pour les femmes activant dans le domaine politique et ce, quelle que soit leur appartenance, et aussi dans le secteur de l'éducation et celui de l'économie », a annoncé Mme Romanowski, qui a ajouté que chaque pays a sa propre méthode pour mener à bien les réformes et chaque pays a son propre rythme. « Nous essayons d'amener les différentes régions à discuter de ces réformes et des questions d'intérêt commun afin de les encourager les uns et les autres », a-t-elle expliqué. Dans le secteur de l'éducation, le programme de formation porte sur la création d'« une nouvelle prise de conscience civique », notamment dans les trois cycles, primaire, moyen et secondaire. Quant au secteur économique, Mme Romanowski a expliqué que les efforts vont vers l'assistance technique pour aider l'Algérie à adhérer à l'OMC. Selon elle, il ne s'agit pas de réconcilier des éléments distincts, mais de faire en sorte d'aider les pays du Moyen-Orient à se développer. La responsable américaine a relevé que la MEPI et MEDA (programme de l'Union européenne) doivent travailler en étroite collaboration et en harmonie dans la région du Moyen-Orient. Il y va, selon elle, de l'intérêt de tous. Alina Romanowski a estimé qu'« après le bilan d'une année de travail dans la région et en dépit des multiples difficultés rencontrées, l'initiative a connu du succès, et cela démontre que les changements réalisés ont abouti grâce à une combinaison d'efforts entre le gouvernement et la société civile ».