Près de 500 représentants d'entreprises et d'institutions arabes prendront part au Forum arabe sur l'investissement qui se tiendra à Alger les 20 et 21 janvier. De grands groupes sont attendus à cette rencontre pour discuter des opportunités d'investissement en Algérie. « Les ateliers focaliseront sur des domaines où il y a un déficit », a indiqué M. Bendjaber, président de la Chambre algérienne de l'industrie et du commerce (CACI) lors d'un point de presse qu'il a animé hier au siège de la CACI. Parmi ces domaines, le président de la CACI a cité l'agriculture et l'agroalimentaire, notamment la filière lait et les céréales dont les besoins sont essentiellement couverts par les importations gonflant ainsi la facture alimentaire, signalera M. Bendjaber. L'industrie et la pétrochimie ne seront pas en reste. Pour lui, il est temps de donner à l'industrie ses lettres de noblesse comme durant les années 1970 où sa part dans le PIB était de 20% contre seulement 6% actuellement, et ce, à travers un encouragement à un investissement étranger accru dans ce secteur. L'apport des opérateurs étrangers sera également d'un grand secours pour le secteur du tourisme où il existe un grand potentiel. « Alger ne compte que 7 hôtels 5 étoiles, alors qu'il devrait y avoir au moins une vingtaine. C'est à l'initiative privée de les réaliser », relèvera M. Bendjaber, qui fera remarquer dans le même sillage qu'il existe un grand besoin en matière d'infrastructures balnéaires poussant les touristes algériens, dont le nombre a presque atteint le million, à aller passer leurs vacances en Tunisie. « Les investisseurs étrangers peuvent rentabiliser ces sites inexploités », ajoute-t-il. Le développement du secteur du tourisme, à l'instar de plusieurs autres secteurs, reste cependant confronté au problème du foncier, déplorera le conférencier. « Certaines zones d'expansion touristiques n'ont pas démarré, car elles sont situées sur des terres qui appartiennent aux services des forêts ou à des particuliers », a-t-il dit encore. Le directeur régional chargé de l'Afrique du Nord de Al iktissad wal aâmal, Hussein Fawaz, fera savoir de son côté qu'une cinquantaine d'entreprises arabes ont déjà investi en Algérie. « Beaucoup de ces entreprises préfèrent travailler dans la discrétion. Elles ne viennent pas du jour au lendemain. Une opération d'investissement est très compliquée. C'est aussi une question politique. Le pays a des intérêts en investissement qui ne sont pas forcément ceux de l'investisseur étranger », répond-il à une question relative à l'utilité des forums. Il ne manquera pas d'attirer l'attention sur le fait que les opérateurs arabes sont en deuxième position en matière d'investissements hors hydrocarbures. Hussein Fawaz regrettera également que les Algériens fassent preuve d'une certaine légèreté dans les présentations de projets d'investissement, notamment dans le processus de privatisation. « On nous présente une simple fiche technique alors que cela nécessite une étude effectuée par des bureaux d'études de notoriété mondiale, comme cela se fait en Tunisie », note-t-il. Un autre problème auquel font face les opérateurs étrangers est celui lié aux procédures pour l'obtention du visa ainsi que l'absence de lignes aériennes directes entre Alger et de nombreuses capitales arabes. A la fin du deuxième semestre 2007, les intentions d'investissement émanant d'opérateurs arabes et enregistrées auprès de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) ont atteint les 10 milliards de dollars.