Le président du parti AHD 54, Ali Fewzi Rebaïne, a fustigé, mercredi dernier, lors d'une conférence de presse animée à Alger, les artisans d'une campagne pour une révision constitutionnelle « à la syrienne ou à l'égyptienne » pour permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. « La question centrale réside au niveau de la culture politique : croyons-nous vraiment à l'alternance au pouvoir ? », s'interroge M. Rebaïne avec dépit. Il se demande sur le pourquoi d'un troisième mandat pour Bouteflika, alors qu'aucun ancien président de la République n'a pu franchir les deux mandats. « On ne peut faire du nouveau avec des anciennes figures », résume-t-il, en appelant Bouteflika et ses partisans à se pencher sur les préoccupations des citoyens au lieu de cette question de succession au pouvoir. Le président de AHD 54 a enchaîné sur le sujet de la réconciliation nationale en se demandant quels ont été ses résultats au moment où le président de la République annule sa visite à Constantine pour des raisons sécuritaires. Par ailleurs, il a vivement dénoncé l'exclusion dont il est victime dans la couverture médiatique de la télévision, notamment à l'émission du Forum de l'ENTV. « Cette émission s'apparente à un discours unique alors que le citoyen a besoin d'un débat contradictoire entre deux personnes politiques, deux visions, deux propositions », explique-t-il, en dénonçant, au passage, le monopole de l'Etat sur l'audiovisuel et la publicité. M. Rebaïne a, en outre, critiqué l'instruction du ministre de l'Intérieur, Noureddine Zerhouni, qui a sommé les P/APC de présenter un programme de développement quinquennal. « Cette méthode nous rappelle l'époque du socialisme », a-t-il ironisé, en appelant à l'élargissement des prérogatives des élus, comme seul moyen pour sortir les communes du sous-développement et de l'enclavement. Sur le plan économique, le président de AHD 54 a qualifié le soutien des prix des produits de large consommation par l'Etat de « politique dangereuse » car liée à des décisions personnelles et ne répond pas aux règles de concurrence et de transparence dans le marché. En outre, il a salué la « grande victoire » de la coordination des syndicats autonomes dans son mouvement de grève, en dépit des pressions du pouvoir et de l'UGTA.