La croissance de la demande pétrolière dans le monde est appelée à se maintenir pendant longtemps, a déclaré mercredi soir le président de l'Opep et ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Invité du Club Excellence Management, le ministre a abordé la conjoncture pétrolière mondiale et exposé la politique du secteur avant de répondre aux questions des participants. A propos des réserves nationales d'hydrocarbures, le ministre a cité l'exemple d'un rapport établi par l'ex-SN Repal dans les années 1960 et qui disait qu'il n'y aurait plus de pétrole à Hassi Messaoud au milieu des années 1970 alors que ce gisement continue de produire et que sa production va durer encore des décennies. Tout cela pour affirmer que l'Algérie reste un pays sous-exploré. Si le prix du baril a atteint les 100 dollars, le ministre a rappelé qu'en termes nominaux, le prix du panier de l'Opep a atteint en moyenne les 69,1 dollars le baril en 2007. Cette augmentation des prix qui a été de 10% par rapport à 2006 permet aux pays producteurs de relancer la croissance économique. A propos de Sonatrach, il a indiqué que cette dernière en plus de sa présence à l'international, où elle possède des intérêts maintenant dans une dizaine de pays, participe au redéploiement industriel de l'Algérie avec la création d'une industrie pétrochimique de base. Cette politique procède de l'option de valorisation des hydrocarbures qui se fera de plus en plus en Algérie. Concernant les prix du pétrole, le ministre a estimé que personne ne peut affirmer comment ils vont évoluer même si des experts prédisent un prix situé entre 50 et 60 dollars. A propos du développement de nouvelles réserves, la technologie n'a pas de limites et la nouvelle politique dans les appels d'offres devrait aider à trouver des sociétés qui pourraient apporter la technologie qui manque en Algérie et permettre à Sonatrach d'aller encore plus à l'international. Concernant la participation du secteur privé national, le ministre a déclaré que son secteur était ouvert aussi bien pour les hydrocarbures, les mines, l'électricité... A l'intérieur du pays, la distribution du gaz est déjà assurée par des entreprises privées. A une question sur les fonds souverains, le ministre a estimé que c'était une très bonne idée en révélant que Sonatrach place déjà une partie de son argent et elle ne gagne pas 2%... Selon le président de l'Opep, la croissance de la demande est appelée à se maintenir et celle du gaz naturel connaîtra un rythme plus rapide. Concernant la position de l'Opep, le ministre a indiqué que « s'il n'y a pas une demande réelle sur le marché, il n'y a pas de raison de produire plus ». A propos des prix et à la fin de la conférence, le ministre a estimé que les prix qui sont au niveau des 90 dollars resteraient à ce niveau, entre 80 et 90 dollars le baril, au premier trimestre et qu'ils pourraient baisser au second trimestre avec la régression de la demande. S'il y a récession, les prix pourraient baisser encore plus, a-t-il ajouté. Mais ils devraient rester dans cette moyenne au premier trimestre.