"Le marché pétrolier devrait être stable en 2007".C'est l'analyse faite par le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil qui a estimé, également, qu'il n y a pas de risque de voir les prix chuter. Le ministre de l'Energie s'appuie sur certains facteurs déterminants comme les fondamentaux du marché, à savoir l'offre et la demande et les niveaux des stocks. Ces facteurs devraient "nous rassurer quant à une stabilité du marché, pour le reste de 2007 et au-delà, avec une éventualité peu probable de chute significative des prix de leurs niveaux actuels" a estimé Chakib Khelil qui s'est exprimé lors de la rencontre organisée par le Club Excellence management. Les prix du pétrole ont connu une croissance continue durant ces cinq dernières années. Une croissance qui a vu les prix grimper de 23 dollars le baril en 2001 à 61 dollars le baril en 2006, soit "une augmentation de 160% durant cette période". Concernant le marché mondial, le ministre de l'Energie a tenu à rassurer les pays importateurs quant aux capacités du cartel à approvisionner le marché sans difficultés. "L'Opep qui a réduit sa production de plus de 1 million de barils/jours ces derniers mois a pu reconstituer une capacité de production non utilisée significative qui lui permet de maîtriser une éventuelle hausse trop forte des prix". Ainsi, a-t-il poursuivi, l'Opep "s'est redonnée les moyens de sa politique et peut agir avec efficacité sur le marché pétrolier dans le sens d'une concrétisation de ses objectifs", en l'occurrence un approvisionnement régulier de l'économie mondiale à des "prix justes". En répondant aux analystes alarmistes qui voient dans la hausse des prix du pétrole un risque pour la croissance mondiale, le ministre de l'Energie a souligné que cette hausse "n'a pas cassé la croissance mondiale, encore moins provoqué une récession comme on nous l'a asséné pendant des années". Abordant la question qui fait l'actualité ces derniers jours, c'est-à-dire le marché du gaz, Chakib Khelil est revenu d'abord sur les caractéristiques "régionales et rigides" de ce marché. un marché, dira le ministre, dominé en grande partie par des contrats au long cours signés entre le producteur, vendeur et le consommateur-acheteur. "L'interdépendance entre les pays producteurs et les pays importateurs" est le moyen que préconise Chakib Khelil. Les implications de cette démarche, relève, le ministre de l'Energie, "peuvent être bénéfiques pour les deux parties et constituer une base pour la consolidation des relations durables et de coopération entre les pays concernés pour peu que les responsables aient la vision et la volonté de concrétiser ce potentiel de co-développement". La raison pour laquelle, poursuit-il, l'Algérie privilégie et œuvre pour promouvoir avec ses partenaires cette "vision positive de l'interdépendance gazière mutuellement bénéfique pour les producteurs". Une vision qui n'est pas toujours partagée par les acteurs concernés dans ces pays qui "perçoivent cette interdépendance comme une source d'inquiétude quant à la sécurité de l'approvisionnement énergétique". Mais le ministre rétorque que cette perception "négative n'est pas fondée". La preuve? La régularité de l'Algérie en matière d'approvisionnement en gaz dans les moments difficiles, référence aux années du terrorisme. "Les exportations gazières d'Algérie n'ont jamais connu de perturbations même durant les pires moments qu'a connus le pays durant les années 1990" a déclaré Chakib Khelil. "Nous attachons un intérêt particulier à promouvoir cette vision positive des relations gazières avec nos partenaires", a-t-il insisté. Abordant les prix du gaz, le ministre de l'Energie voit que le prix de cette énergie "va suivre la tendance générale des prix du pétrole pour les prochaines années". Concernant les contrats liant l'Algérie et l'Espagne, l'invité du Club Excellence management est revenu sur la renégociation des prix du gaz. Le ministre a précisé que cette renégociation concerne deux contrats portant sur 9 milliards de m3, signés il y a plus de 10 ans et qui arrivent à terme. L'Algérie veut, ainsi, ramener ces prix aux mêmes niveaux que ceux appliqués sur le marché espagnol, a tenu à préciser Chakib Khelil en affirmant que cette négociation n'était pas nouvelle et qu'elle "se déroule depuis deux ans".