«La consommation mondiale de pétrole va s'accroître et se maintenir pour encore longtemps», a déclaré M.Chakib Khelil. C'est un président de l'Opep plein d'optimisme pour les secteurs de l'énergie et des hydrocarbures qui a animé la rencontre-débat qui s'est déroulée à l'hôtel El Aurassi, mercredi dernier. Il était l'invité du club Excellence et Management. «Les ressources mondiales prouvées peuvent satisfaire la demande mondiale pendant encore plusieurs décennies», a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines. Il bat ainsi en brèche les thèses les plus pessimistes. Certains prédisent la raréfaction de l'or noir d'ici à 25 années au plus. «Les réserves mondiales prouvées sont de l'ordre de quelque 1200 milliards de barils», rétorque M.Chakib Khelil. Celles de l'Algérie sont estimées à 11,8 milliards de barils. Près de 10% des ressources prouvées mondiales. C'est sans compter sur l'évolution de la science et des technologies. «Cela a déjoué tous les pronostics et repoussé les limites des ressources accessibles», a constaté le conférencier. Il a cité l'exemple du gisement de Hassi Messaoud. «Une étude de l'époque avait fait état de son épuisement à la fin des années 70. Nous sommes en 2007. Hassi Messaoud est toujours là», a pertinemment fait observer M.Khelil. Il a poussé plus loin sa réflexion et déclaré que des analystes parmi les plus crédibles considèrent que le potentiel algérien des réserves d'hydrocarbures est sous-exploité. Il faudrait donc s'attendre à de nouvelles découvertes importantes. Ce qui a certainement orienté l'Algérie vers une stratégie basée sur les investissements pour relever les défis posés par l'offre. Et la crise économique qui se profile aux Etats-Unis? Les scénarios les plus noirs se dessinent à propos d'une baisse de la consommation mondiale de pétrole. Ce qui devrait agir négativement sur les cours du baril de brut. «La croissance mondiale a fortement évolué depuis une dizaine d'années. Je pense qu'elle est appelée à se maintenir pour longtemps encore», a estimé le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. «La récession qui pourrait frapper les Etats-Unis ne devrait pas affecter la Chine dont l'économie est en pleine croissance au même titre que certains pays émergents comme l'Inde et le Brésil. Leur expansion devrait booster la consommation mondiale de brut», a estimé M.Chakib Khelil. La prochaine réunion de l'Opep sera certainement soumise à de fortes pressions américaines. L'organisation des pays exportateurs de pétrole sera sollicitée pour augmenter sa production. Qu'en adviendra-t-il au mois de février à Vienne? Le président de l'Opep, M.Chakib Khelil, n'a pas changé sa position d'un iota. «Le marché est suffisamment approvisionné. Cela m'étonnerait qu'on aille vers une nouvelle augmentation. Il y en a eu deux et cela n'a pas empêché les prix du pétrole de franchir la barre symbolique des 100 dollars», a fait remarquer M.Chakib Khelil. Il pense que le prix du baril de pétrole devrait se situer dans une fourchette comprise entre 80 et 90 dollars pour le 1er trimestre 2008. La crise des subprimes qui a affecté l'économie américaine a eu un effet contagieux. «Il a touché le système bancaire international», a relevé M.Khelil. La baisse du dollar américain favorise l'augmentation du prix du pétrole. «La corrélation est étroite entre les spéculateurs et la baisse du billet vert», a fait remarquer, en conclusion, M.Chakib Khelil. L'or noir a encore de beaux jours devant lui. Les craintes que font peser sur le marché pétrolier les pays consommateurs sont agitées pour satisfaire leurs intérêts. Comme toujours.