Les citoyens y sont confrontés souvent : les jardins sont devenus un véritable coupe-gorge et aucune autorité n'y peut rien, surtout pas l'Epic de wilaya, l'Edeval, qui s'en occupe. Ce constat est fait par le directeur de l'Epic, M. Bensalem qui fait remarquer que son établissement a « libéré » des jardins, comme celui de Bab Ezzouar, Tito, en l'occurrence. Selon le directeur, la mission de l'établissement s'arrête à l'entretien des arbres, mais il se trouve toujours des gens qui rendent les missions de l'Epic « malaisées ». « Le jardin Kissi à Kouba, autrefois un joyau, est devenu un lieu fréquenté par les dealers seulement. Chaque jour que Dieu fait, nos agents sont réduits à ramasser les pans de murs cassés. Ce saccage se déroule au vu et au su de tout le monde », insiste-t-il. Des plantes ont été volées dans ces jardins et des stèles qui y sont érigées saccagées. C'est le fait de gens « indélicats ». Aucun jardin n'y échappe, pas même ceux gérés par les APC (Sfindja à Alger-Centre et le jardin Tunis à El Biar.) « A la trémie Addis-Abéba, pourtant sécurisée, des rosiers ont été volés. Quand tu trouves une plante exotique volée, soutient le directeur, c'est assurément le fait de connaisseurs. » D'aucuns font remarquer également que des délinquants ont fait main basse sur ces espaces qui « n'appartiennent plus aux citoyens ». Des opérations coups-de-poing effectuées par les équipes canines s'avérèrent souvent sans grandes conséquences. 106 agents de ces brigades se relaient dans les jardins et autres parcs de l'Epic. Pour le directeur, les résultats sont, hélas, insuffisants, puisque les équipes doivent être étoffées. « Nous avons redonné la vocation première à ces endroits, mais une fois nos équipes parties, ces personnes réoccupent la même place ou s'installent dans d'autres jardins », relève M. Bensalem. La dernière opération en date qui devait toucher la femme SDF, qui occupait avec son enfant le jardin Sofia au centre-ville, « a avorté ». « La raison en est que les services de police desquels nos agents de l'unité d'Alger-Centre se sont rapprochés leur ont indiqué que nous devons ajourner l'opération à demain (aujourd'hui). Nous ne pouvons qu'obéir à la loi », assure-t-il en affirmant que pareille situation se reproduit dans plusieurs parcs de la capitale. Même des entreprises publiques participent de cet état de fait « désolant ». Au jardin de la Grande-Poste, des « séquelles » laissées par les travaux de l'Entreprise du Métro d'Alger sont toujours là. « Tant qu'on n'a pas reçu de la part de l'entreprise la décision d'arrêt des travaux, nous ne pouvons pas reprendre les travaux de replantation. » Le directeur posera, par ailleurs, le problème récurent de la formation insuffisante de ses employés qui n'apprennent le métier que sur le tas. « Il n'y a pas d'école de formation dans les métier du jardinage. Ce sont les anciens du Jardin d'Essais qui s'occupent de l'encadrement des tout nouveaux venus dans le métier », conclut M. Bensalem.