La mission qui échoit à l'Edeval ne se résume pas seulement à l'action d'embellissement des sites stratégiques avec quelques plantes à fleurs décoratives éphémères. Selon les normes internationales, une mégapole doit avoir une couverture végétale de 10 à 12 m2 par habitant. Alger, quant à elle, ne dispose que d'1 m2/habitant, selon Abdelillah Riane, responsable des espaces verts et de la production au sein de l'Etablissement de développement des espaces verts (Edeval). Un patrimoine végétal bien maigrelet pour une ville qui étouffe sous le poids d'un bâti qui refuse de composer avec la culture des espaces verts. Celle-là même qui a laissé place, au fil des ans, aux envahissantes masses informes du béton. Et faute d'architectes paysagistes — devenus une denrée rare —, nos urbanistes introduisent des espèces végétales inadaptées à l'environnement ou en dysharmonie avec le tissu urbain, tels les rideaux d'arbres uniformes qui bordent des tronçons de routes moins accueillantes. Au point où le sens des aménagements nous échappe. Pour rendre moins morose la cité, il y a lieu de mettre en place un schéma directeur en matière d'embellissement, selon Salem Bensalem, fraîchement désigné premier responsable de l'Epic, chargé du développement des espaces verts de 28 communes à travers la wilaya d'Alger, soit sept unités qui assurent l'entretien d'une surface de 117 ha, répartis sur 516 espaces verts (parcs, jardins, places, placettes, ronds-points, etc.). Une tâche qui, loin s'en faut, n'est guère une sinécure pour un Epic qui emploie quelque 1200 agents dont 106 sont affectés dans le volet sécurité (agents et brigade canine d'intervention) dans les différents sites que sont les 9 parcs et les 65 jardins. La mission qui échoit à l'Edeval ne se résume pas seulement dans l'action d'embellissement des sites stratégiques avec quelques plantes à fleurs décoratives éphémères ou quelques arbustes d'ornementation chétifs qui, sitôt mis en terre, sont parfois abandonnés à leur triste sort, sinon à inscrire son action dans le développement durable à travers l'entretien et l'amélioration de la qualité des espaces verts et leur extension par rapport aux espaces bâtis (v/ JO relative à la loi n° 07-06 du 13 mai 2007 portant sur la gestion, la protection et le développement des espaces verts). Aussi, si M. Bensalem reconnaît « l'inexpérience de ses équipes, il ne regrette pas moins l'incivisme et les actes de vandalisme commis sur le mobilier urbain et les végétaux par les déprédateurs ». Et d'ajouter : « Nous réfléchissons dans ce sens à former notre personnel technique, selon une démarche susceptible de sensibiliser le citoyen sur le réflexe écogeste, à travers les affiches, comme le fait Netcom. » Dans la foulée, il avoue à demi-mot que « nous sommes parfois obligés de répondre favorablement à une demande d'embellissement d'un site pour satisfaire une urgence…politique (…) au détriment du volet qualité, bien évidemment ». Concernant le chapitre production, M. Bensalem, refusant d'user de mots creux, se veut pragmatique. Pas de science infuse chez notre interlocuteur qui tient à mettre l'accent sur deux conditions essentielles : d'abord, adhérer à une politique d'élevage de végétaux normatifs efficiente au niveau des pépinières existantes, ensuite, assurer un entretien permanent des végétaux plantés dans les zones urbanisées. « Nous comptons améliorer la production en termes de quantité et de qualité, selon des techniques d'élevage normatives de différentes variétés d'arbres, de palmiers et de plantes à fleurs réalisées en pleine terre. » Sur les 60 000 jeunes plants produits dans ses pépinières dont celles de Bab Ezzouar, El Alia, Kouba, l'Edeval lance son programme d'action pour l'année 2008, au cours de laquelle il envisage la mise en terre de quelque 5000 arbustes dont les espèces troène, sophora, peuplier et caroubier.