Des agents de gardiennage ont été installés dans plusieurs cimetières de l'EGPFC. D'aucuns relèvent que le cimetière d'El Kettar devient un coupe-gorge à certaines heures de la journée. Seuls des jeunes des quartiers avoisinants prennent pied dans ce cimetière tentaculaire aux limites improbables. Pourtant 12 agents ont été installés, relève M. Djekhnoun, directeur de l'établissement de gestion des pompes funèbres de la wilaya (EGPFC), au niveau de cet espace de quelque 80 000 tombes, où ils effectuent des rondes tous les jours de la semaine. Il reste que la nuit le gardiennage n'est pas possible dans ce cimetière. La raison : les délinquants qui en font leur point d'attache et devant lesquels l'EGPFC ne peut rien « en dépit de ses efforts ». El Kettar a défrayé la chronique algéroise il y a une année. Trois faux marbriers, dont l'âge varie entre 30 ans et 40 ans, ont été accusés du saccage de 17 tombes dans la nuit du 26 au 27 mars 2007. N'était la vigilance des agents de l'Epic, ces personnes, connues des visiteurs, auraient poursuivi leur sale besogne. « La concurrence pour s'approprier le marché est le motif de leur action. Ces marbriers ont été appréhendés par les agents de sécurité de l'établissement avant qu'ils soient présentés devant le procureur qui les a mis sous mandat de dépôt », a relevé le directeur de l'Epic au lendemain du procès en faisant remarquer que l'un des accusés a été condamné à trois ans de prison, alors que les autres ont été libérés. L'un des occupants du cimetière a été impliqué dans l'affaire des faux marbriers et poursuivi en justice, assure-t-on à l'Epic. En plus de cette action isolée, affirme-t-on, d'autres moins spectaculaires commises par quelques « énergumènes des quartiers avoisinants » sont signalées. Le directeur de l'EGPFC, qui minimise l'importance de ces actions, relève qu'El Kettar est un cimetière de quartiers où les jeunes se regroupent entre eux. « Les jeunes y vont surtout durant la saison estivale à la recherche de la fraîcheur », assure-t-il en relevant que le contrôle de la quarantaine de cimetières de l'Epic dépend de « leur importance et de leur sensibilité ». « Nous avons vainement essayé d'engager des agents au cimetière El Kettar. Aucun n'a accepté de le surveiller la nuit. » Alternative possible : « Nous avons pris attache avec d'autres services de sécurité. Chacun doit s'engager de son côté à sécuriser l'endroit », relève-t-il. Des cimetières sont pourtant surveillés durant la nuit comme ceux de confessions chrétienne et israélite de Bologine. « 36 agents se relayent dans ce cimetière jour et nuit », affirme-t-il. « Le chantier du cimetière d'El Allia sera terminé fin mars », relève notre interlocuteur. Un forcené s'est acharné sur les tombes se trouvant au carré des martyrs. Il sera appréhendé à son retour sur « les lieux du crime » et déféré devant la justice. Pour éviter ces gestes maladroits, des systèmes de surveillance plus sophistiqués sont prévus par l'établissement de wilaya dans cet espace géré directement par les services de la présidence de la République. Des caméras de surveillance du carré des martyrs ont été prévues dans ce cimetière devant avoir une véritable envergure nationale. D'autres chantiers sont lancés par l'EGPFC dans plusieurs cimetières, à l'instar de ceux d'Hussein Dey et de Bologhine, et l'aspect sécuritaire n'a pas été négligé, relève-t-on. « Les chantiers sont sur place et les projets ne tarderont pas à être livrés. Dans les mois prochains », conclut le directeur.