Deux mois après son intronisation, l'APC continue de subir les contre coups d'une campagne électorale délétère. Le retour aux affaires du maire FLN de Mostaganem était fort attendu. Parti pour effectuer le pèlerinage à la Mecque, quelques jours après son installation, le président de l'APC n'avait pas réussi à former un conseil. On se souvient que lors de sa première session, une scission se fera jour entre, d'un côté, les élus du FLN et de Islah et, de l'autre, une coalition composée des élus FNA, PT, HMS et RND. L'intermède fut alors confié à Didi Bentobji, qui veillera à liquider les affaires courantes tout en réussissant à rétablir le dialogue au sein du conseil communal. Réunie au grand complet, le 22 janvier dernier, la nouvelle APC se devait de rentrer dans le vif du sujet en adoptant un plan de travail et en procédant à la désignation de l'exécutif. Le FLN, qui avait apparemment établi une stratégie en s'appuyant sur le soutien des élus Islah et au ralliement d'un élu HMS, espérait parvenir aisément à retourner un autre élu, ce qui lui aurait permis d'atteindre une très courte majorité. Dès le départ, l'atmosphère semblait figée par l'étroitesse de la marge de manoeuvre. Afin de contourner cet obstacle, le maire tenta vainement de tout faire passer en bloc. D'où le choix du FLN de faire diversion en procédant directement à la désignation des délégués. Mais, l'opération sera avortée par un élu Hamas qui exigera de revoir l'ordre du jour et de commencer d'abord par désigner les 4 vice-présidents et de confier les quotas des délégués à chaque parti. La proposition sera immédiatement soutenue par le FNA, le PT et le HMS. Après des palabres relativement courtois, l'ambiance devint électrique lorsque les opposants exigeront d'aborder le point essentiel des vice-présidences. Ce qui mettra rapidement le feu aux poudres. Manifestement dépassé par la tournure des évènements, le maire se laissera déborder par Bellagraa du FLN, qui finira par prendre un réel ascendant sur la réunion. Ce qui provoqua une réaction adverse très violente. Un élu RND exigera du maire de maîtriser la distribution de la parole et demandera sans ambages de rendre public le fameux « Bulletin 2 » pour tous les élus. Cette allusion à peine voilée au passé des membres de l'APC fera réagir l'élu FLN Bellagraa Messabih, qui fera une violente diatribe dans laquelle il affirmera n'avoir rien à se reprocher. S'en suivirent des échanges de sarcasmes et d'invectives en des termes si violents que l'élu Bellagraa Messabih menacera son vis-à-vis, Bensmaine Mohamed du RND, de poursuites judiciaires. Face à ces dérives insoupçonnables à ce niveau de responsabilité, un frêle consensus finira par être trouvé et une première mouture de l'exécutif sera proposée. Prenant à revers les élus HMS qui n'accepteront pas que l'un des leurs soit proposé, alors qu'il venait de changer de camp. Ambiance électrique Le chef de file du HMS, l'élu Miloud Bengag, rejettera catégoriquement la désignation de Bousba Arib, qu'il accusera de corruption et dont il exigera la démission du HMS. Ce dernier ne se privera pas de tenir à l'égard de son vis-à-vis des propos désobligeants qui feront réagir violemment ce fils de chahid. Alors que les débats continuaient à prendre une tournure pitoyable et que le maire avait de plus en plus de difficulté à maîtriser le conseil, les douze élus de la coalition d'opposition quitteront la salle des délibérations. En mettant à plat la stratégie élaborée par le FLN -pour se confectionner un exécutif sur mesure-, la coalition adverse aura fait montre d'une réelle efficacité et d'une redoutable cohésion que ni les reniements des uns, ni les vociférations des autres n'auront réussi à lui imposer. Cette nouvelle majorité aura réellement mis à mal le P/APC. Ce dernier se verra également reprocher, par Ahmed Krachaï du FNA, son autoritarisme qu'il qualifiera de désuet. Ajoutant à son intention,qu'il n'était plus DG d'une entreprise publique et qu'il avait en face de lui des élus à qui il doit rendre compte et qu'il doit consulter et convaincre, ni par l'invective, ni par les éclats de voix dont ne se privera pas cet élu FLN, contrairement à ses compagnons Bentobji, Bouguelmouna, Benmenouar, Benkritli ou Khaldi, qui se confineront dans un silence digne et scrupuleux. Pour sa seconde session, l'APC de Mostaganem aura définitivement scellé son sort. A l'évidence, le FLN n'a pas les moyens légaux de gérer la commune. Ne disposant pas de majorité, le maire et son parti devront nécessairement en tirer les conséquences et changer totalement de stratégie et d'alliance. Seul un changement radical pourrait sauver les apparences et assurer un minimum de sérénité et de cohésion. Deux mois après son intronisation, l'APC continue de subir les contre coups d'une campagne électorale délétère. Après ces accusations de corruption, de mauvaise moralité, de passé douteux et de suspicion échangées avec violence dans l'enceinte même de l'Hôtel de Ville, il est peu probable que l'APC retrouve un minimum de cohésion. Chaque parti devra en tirer les conclusions, dans les plus brefs délais.