Ce qui devait arriver est arrivé hélas. Le bras de fer, annoncé entre la direction de l'éducation et le Cnapest, ne sera pas abandonné de sitôt, puisque le syndicat des enseignants du secondaire annonce une grève illimitée à partir de dimanche 3 février. La décision de paralyser les lycées a été prise à l'issue d'une réunion du conseil fédéral de Constantine, tenue vendredi, et ayant pour seul point à l'ordre du jour l'examen de la position du conseil vis-à-vis du directeur et son refus de reconnaître l'organisation syndicale. Un chapelet de griefs a préparé cette décision, qui intervient après six longs mois d'existence en toute légalité. Dans le communiqué, rendu public hier, le directeur est accusé d'abus d'autorité et d'agissements irresponsables envers le syndicat, ses représentants et ses adhérents, de tentative de casser le syndicat, en usant de la carotte et du bâton, de faire pression sur des enseignants, de régionalisme, de clientélisme, de laisser-aller délibéré dans certains établissements, notamment là où exercent les cadres du syndicat, et enfin d'avoir créé une commission, dont la mission parallèle avec celle des inspecteurs, serait de contrôler et intimider les enseignants. Le communiqué appelle le ministre de l'Education nationale à intervenir afin d'éviter le pire, ainsi que les directeurs d'établissements à observer la neutralité. Le syndicat, largement représenté au sein du personnel de l'enseignement secondaire à Constantine, est donc dans l'obligation de recourir à son droit constitutionnel de faire grève, après avoir épuisé tous les moyens pour rencontrer le directeur de l'éducation, et établir avec lui les ponts du dialogue en tant que partenaire social. L'entêtement de Ahmed Guellil et son mépris sans limites, affiché à l'endroit de tout mouvement autonome, a fatalement mené à une nouvelle escalade, qui prononce le divorce et va certainement porter un coup fatal à une certaine stabilité, qui est déja précaire, caractérisant son secteur. Voilà donc les lycéens pris en otage par la politique et la mégalomanie, et placés devant un second front qui s'ouvre devant eux en moins de dix jours.