La réunion de l'assemblée ne s'est pas déroulée sans incidents. Le FFS a remis en cause la manière dont a été formulé l'ordre du jour. Mis sur la sellette, M. Djeffal, président de l'APW, qui avait décidé de programmer à l'ordre du jour un point ayant trait à la composante des commissions, sans s'en référer aux élus. Il s'en suivra alors une protestation des élus du FFS et « de quelques membres des autres formations, y compris le FLN ». « Le P/APW a appelé au vote de l'ordre du jour du nombre de commissions et de leur intitulé avant que le règlement intérieur ne soit mis en place. Par ce geste, il a voulu placer la charrue avant les bœufs, sans toutefois proposer de débat. La commission du règlement de l'assemblée ne s'est pas encore réunie que l'on nous propose déjà des commissions », fulmine M. Addad. Pour lui, l'élu du FLN compte faire passer « ses » propositions sans faire grand cas de l'assemblée. A cette réaction intempestive du FFS, le P/Apw avait rétorqué que ces élus n'ont qu'à faire bloc derrière lui comme tous les autres partis, déclare l'animateur de l'association RAJ. M. Addad ne mettra pas de gants en tirant à boulets rouges sur l'ancien président de l'hôpital Parnet : « Le président voudrait mener à la baguette l'assemblée. Notre formation fera barrage à ces pratiques autoritaires. » M. Djeffal battra en brèche les assertions de l'élu FFS dans une déclaration à El Watan. « La proposition concerne le nombre de ces commission et non leur constitution. C'est aux partis d'en désigner la composante. Des commissions techniques provisoires chargées du règlement intérieur et du programme ont, d'ailleurs, été mises en place. Le FFS lui même y figure. Pas plus tard qu'hier (avant-hier), il a désigné un élu pour la commission chargée de la mise en place d'un programme commun de l'APW », rétorque-t-il. Au PT, on assure que ses 8 élus n'ont pas participé à la commission du programme. M. Aïteur, élu du parti de Louisa Hanoun, relève que ses collègues n'y ont pas prit part, puisqu'ils comptent rester libres dans leur démarche politique. « Nous avons signé avec le FLN un accord politique où nos options sont prises en compte, mais nous préférons avoir le recul nécessaire. Ainsi, nous comptons renforcer les prérogatives de l'organe délibérant qu'est l'APW. » Sans esquisser les grands axes de ce programme, M. Addad indique que « les doléances des citoyens y auront la part belle ». « Des sous-commissions ont été installées pour prendre en charge la question du statut de l'élu de l'Apw et de sa protection sans, toutefois, se couper des citoyens », ajoute-t-il. Concernant le programme futur de l'APW, M. Djeffal dira, qu'il compte obtenir un « consensus absolu » entre les formations de l'assemblée. « Nous voulons, insiste-t-il, à travers ces réunions sortir avec un programme qui fera l'unanimité. » Le FLN a marqué le pas en ne réussissant à placer que 19 élus contre 23 lors du dernier mandat. Le parti de Belkhadem s'est arrogé le siège de président de l'assemblée. La tête de liste du FLN, Djeffal, seul candidat en lice, a été plébiscité lors de la première réunion des nouveaux membres de l'APW par 49 voix sur les 54 votants. Les partis composant l'actuelle assemblée se sont empressés, à l'exception du FFS, de donner leur bénédiction à Djeffal qui s'en est réjoui, en relevant que les appartenances politiques ne vont pas trop peser sur son travail. En plus des 19 membres du FLN, les autres partis, à l'instar du PT, du RND et du FNA ont eu 8 sièges chacun. Le MSP et le FFS n'ont pu avoir que 3 et 5 sièges. Les trois vice-présidences sont revenues au FLN, FNA, et PT. La première session ordinaire de l'assemblée ne se tiendra qu'en mars. « Les retards s'expliquent par le fait que le siège de l'APW à Ben Akoun a été touché de plein fouet par la bombe du 11 décembre. Nos réunions se tiennent toujours au CPVA », précise M. Aïteur.