Comme il fallait s'y attendre, la session extraordinaire de l'APW, tenue hier, s'est déroulée dans une atmosphère électrique. Consacrée à deux points reportés lors de la session ordinaire du 12 avril dernier, à savoir le dossier Casbah et la défalcation des terres agricoles, elle s'est terminée en queue de poisson lorsqu'une vingtaine d'élus des partis d'opposition (FFS, Islah, RND) ont décidé de quitter la salle dans l'après-midi en raison du refus du président Mahmoud Zaïm de remettre à demain (aujourd'hui ndlr) le point relatif au fonctionnement et à la redynamisation de l'assemblée. Ce point que les contestataires ont appelé “dysfonctionnement” n'a, selon eux, été soumis aux présents que dans la matinée d'hier et ne leur permettait donc pas d'étudier les détails d'un volet qu'ils considèrent important. Mais ce n'est pas tant ce motif qui dérange les élus en question. Ces derniers reprochent beaucoup plus la mauvaise gestion de leur président “qui fait cavalier seul”, alors que plus de 80% des préoccupations des citoyens n'ont connu aucune issue durant les quatre années du mandat. “Il n'y avait aucune raison de reporter les deux points inscrits à l'ordre du jour. Pour nous, ce n'est qu'une manière de noyer le vrai problème qui n'est autre que les dysfonctionnement qui existent au sein de l'assemblée”, disent-ils. La tension est montée d'un cran dès la reprise de la pause-déjeuner quand les élus ont constaté l'absence du wali qui devait faire partie de la délégation devant recevoir le président mauritanien à l'aéroport d'Alger. En effet, les contestataires avaient, selon eux, de nombreuses questions à soumettre au premier responsable de la wilaya ainsi qu'aux directeurs centraux et cadres qui avaient eux aussi quitté la salle. Si pour le dossier Casbah, ils parlent de délibération faite le 7 mars, ils refusent de cautionner celui ayant trait à la défalcation des terres agricoles, frappé également de prescription le 28 avril. Les élus ont exigé pour ce dernier dossier l'ouverture d'une enquête auprès des fellahs concernant leurs indemnisations ou non par les services de l'agriculture. Il y a lieu de savoir que sur 43 dossiers soumis à étude au dépôt, 6 ont été rejetés. Les 37 restants concernent globalement 97 ha dont 90% ont été consacrés à des programmes de logements sous les différentes formules. Le directeur des services agricoles (DSA), qui a improvisé un point de presse, parle de l'intégration dans le PDAU de 5 000 ha et que la défalcation des terres agricoles a été opérée en application du décret exécutif n°03/313 du 16/09/2003, une opération rendue nécessaire pour répondre à la réalisation de projets d'utilité publique. Concernant le dossier Casbah, la présidente de la commission jeunesse, sports, tourisme et culture, Mme Saliha Lardjane, a fait savoir que depuis 1998 une somme de 100 millions de dinars est consentie pour sa prise en charge, un montant alloué sur approbation de l'APW. Un milliard de DA a été dépensé jusqu'à présent. Parallèlement, 1,2 milliard de dinars a été débloqué juste après le séisme pour réhabiliter 129 bâtisses et 1 288 logements, sur 192 bâtisses traditionnelles 88 ont pu être réhabilitées. En matière de relogement, 7 200 logements ont été attribués de 1962 à 1999. De 2002 à 2004, 589 familles ont été relogées dont 250 dans des chalets. En 2005, huit programmes de réhabilitation ont été inscrits pour un montant de 112 millions de DA, concernant notamment la mosquée Ali- Betchine, le Palais Hassan-Pacha, Dar El-Hamra, etc. Quant à la lecture du bilan de l'APW par son président Mahoud Zaïm, un tiers de l'assemblée (20 /54) a préféré le boycotter. Une position qui en dit long sur les discussions qui existent au sein de l'assemblée. Les représentants du FFS, d'El Islah et du RND ne sont pas allé avec le dos de la cuillère pour accuser M. Zaïm d'avoir été totalement “absent” de l'assemblée. Ali Farès