Coup de théâtre hier à la fin de la première journée de la session extraordinaire de l'Apw d'Alger. Une vingtaine d'élus FFS, RND et Islah, après s'être retirée des « débats » consacrés au dernier point inscrit à l'ordre du jour, à savoir la « redynamisation » de l'Assemblée de wilaya, exige la tenue d'une « autre » session extraordinaire qui sera dédiée exclusivement au dysfonctionnement caractérisant, selon eux, la gestion de l'Apw depuis son installation. Une réunion des protestataires a même été improvisée dans une salle de l'ex-CPVA alors que les autres membres de l'Apw poursuivaient leurs travaux dans la salle à côté. Très remontés contre le président de l'Assemblée, les élus des partis précités n'ont pas digéré la manière avec laquelle la session extraordinaire d'hier, qui intervient 22 jours après la plénière, ait été « détournée » de son objectif premier. Selon certains élus, le P/Apw, M. Zaïm, a sciemment étoffé l'ordre du jour avec l'étude et l'approbation de deux importants dossiers, ceux relatifs au plan de sauvetage de La Casbah et des défalcations des terres agricoles, au détriment de l'étude des dysfonctionnements de l'Assemblée, le point le plus important à leur yeux, mais qui se retrouve complètement relégué au second plan. Notons que juste après la pause-déjeuner et l'adoption expéditive du plan permanent de sauvegarde et de la mise en valeur du secteur sauvegardé de La Casbah ainsi que l'approbation des 37 nouvelles défalcations de foncier agricole au profit de projets d'utilité publique, le wali d'Alger, les directeurs centraux et les membres de l'exécutif ont quitté la salle des conférences. Le wali avait prétexté la visite à Alger du président du conseil militaire pour la justice et la démocratie mauritanien. Ce qui n'était pas sans susciter l'ire des élus, à l'image d'Aït Cherif qui a vu en le geste le « peu de considération » qu'a l'exécutif du rôle de l'Assemblée de wilaya. L'élu accusera violemment le P/Apw d'avoir fait de l'Assemblée une « institution alibi », et s'emportant le déclare même « indigne » de représenter la direction de l'Apw. D'autres élus, Sanhadji du mouvement Islah, Mimoun du Rnd, Ferrah du FFS, porteront l'estocade à leur manière en démontreront « l'inutilité » de procéder à l'étude et le vote pour les deux dossiers soumis par la présidence de l'APW aux membres de cette dernière. Un geste interprété en sus comme une « manœuvre » pour éluder les débats sur les anomalies dans le fonctionnement de l'organe délibérant. Car pour ce qui de La Casbah, justifient-ils, un décret exécutif datant du 11 mai 2005 a été promulgué et traitant dudit plan de sauvegarde. De plus, l'Apw, rappelle M. Ferrah, a eu déjà à délibérer sur le même dossier en mars 2004. « Faut-il frapper cette délibération de nullité ? », s'interrogera-t-il. Quant à l'approbation des défalcations de terres agricoles proposées par l'exécutif de wilaya - 97 ha qui seront « repris » (le mot est du directeur de l'Agriculture, ndlr) et seront affectés principalement aux programmes de construction de logements, des défalcations qui viendront s'ajouter aux 408 ha déjà soustraits lors des sessions précédentes dans la même optique - est déclarée ni plus ni moins « illégale » par les élus frondeurs. Ils expliquent que le délai imparti a été consommé. Lequel délai est d'un mois à partir de la date de la saisine par le wali. La délibération à propos de ce dossier devrait, selon eux, intervenir avant le 28 avril. Dans le cas contraire, les défalcations deviennent effectives de fait.