C'est dans un climat détendu qu'a eu lieu, dimanche, l'installation de l'Assemblée de wilaya (APW) et la désignation populaire de celui qui saura la diriger, à savoir Djeffal Abdelaziz, élu FLN. Le FLN marquant le pas par rapport au dernier mandat de 23 membres il passe à 19 n'a pas pour autant perdu la présidence de l'assemblée et aura ainsi à diriger l'assemblée cinq autres années. La tête de liste du FLN, seul candidat en lice, a été plébiscité par 49 voix sur les 54 votants. Les partis composant l'actuelle APW se sont empressés, à l'exception notable du FFS, d'apporter leur soutien à l'ancien directeur de l'hôpital Parnet. En plus des 19 membres du FLN, chacun des autres partis, à l'instar du PT, du RND et du FNA ont eu 8 sièges chacun. Le MSP et le FFS, en net recul, n'ont respectivement eu que 3 et 5 sièges. Le wali d'Alger, M. Kebir, ne manquera pas, à l'occasion de la cérémonie qu'il a présidée, de rappeler les « défis actuels » auxquels est confrontée l'assemblée. Il ne manquera pas aussi de rappeler que les élections locales se sont déroulées « dans la transparence » et les incidents qui ont marqué ces journées n'ont pas fait apparaître des incidents. Abdelaziz Djeffal, désormais président d'APW aura donné déjà des garanties à l'administration de M. Addou avec laquelle il compte travailler « sans pour autant que les prérogatives des élus soient mises à l'écart ». Aux élus qui lui ont fait confiance, M. Djeffal assure aussi que la politique ne primera pas sur les intérêts des citoyens. « A partir de maintenant, je ne suis pas un militant d'un parti mais un militant de l'Algérie », assure-t-il tout en faisant un clin d'œil à M. Zaïm, ancien P/APW qui n'a pas fait l'unanimité à l'intérieur du FLN. Ses prises de position lors de l'élection présidentielle de 2004 n'ont pas permis son retour dans les bureaux de l'ex-CPVA. Le Parti des travailleurs (PT), qui s'est arrogé pour leur deuxième mandat consécutif un deuxième siège, a signé le 5 décembre « un protocole d'accords avec le parti FLN ». La rhétorique chère au parti de Louisa Hanoune fut réchauffée à cette occasion. Le FLN s'engage entre autres à s'opposer à toute privatisation de sociétés publiques et à inscrire de nouveaux projets « au profit de la collectivité ». Pour M. Loucif du PT, par ce geste, le parti ne compte pas donner de chèque en blanc au parti majoritaire mais « entend peser plus sur les décisions futures ». « Il n'a pas été question, selon lui, d'une alliance avec le FLN mais d'un accord où les options du parti seront discutées. Le parti avait, durant le dernier mandat, des membres dans plusieurs commissions et nous comptons en prendre le contrôle ». Faisant du lobbying forcé, M. Loucif, qui n'est plus membre de l'assemblée mais celui de l'APC d'Alger-Centre, dit qu'il n'y a pas de clauses cachées et que son parts joue franc jeu. Faisant le contre-pied des autres partis, les élus du FFS qui se sont retrouvés seuls dans « une atmosphère de bonhomie » qui a marqué la cérémonie d'installation, ont préféré s'abstenir. Ils disent avoir préféré ne pas donner raison à des élus qui font place à des « enjeux cachés ». « On a préféré éviter le travail des coulisses », insiste M. Addad, tête de liste du parti d'Aït Ahmed. Le Front, faut-il le rappeler, a connu une réelle décrue par rapport au dernier mandat marqué par l'apparition à l'intérieur de l'APW d'une dissidence contre la direction nationale actuelle. Aucun des vieux loups de ce parti d'opposition qui a perdu des sièges dans plusieurs communes, à l'instar de son fief traditionnel, Aïn Bénian, n'a été mis sur la liste. De jeunes figures, à l'instar du président de l'association RAJ, ont fait leur apparition à l'APW à l'occasion du toilettage poussé opéré par Tabbou.