Le mot d'ordre de la grève s'est propagé aux autres établissements scolaires. Le mouvement de protestation entamé depuis samedi matin par les lycéens des établissements Abi Hamid El Ghazali et Khalid Ibn El Walid, caractérisé par le refus des élèves de terminale de rejoindre leurs salles de cours, a été suivi, dès le samedi après-midi, par ceux du Technicum Hakoumi Laïd. En effet, il a suffi juste le temps d'une demi journée à peine pour que le mot d'ordre se propage rapidement aux autres établissements scolaires pour que les élèves suivent le courant des revendications exprimé par une rupture quasi-totale des cours. C'est ainsi que les futurs techniciens de Hakoumi Laïd s'obstinent eux aussi à écouter les orientations de la direction de l'Education. Cette nouvelle entrée dans la course de la protestation ramène à 3 le nombre des lycées en position de débrayage, malgré les promesses solennelles faites par le directeur de l'Education lors de son regroupement, samedi à 14 heures, dans l'amphithéâtre de l'établissement Khaled Ibn El Walid, avec toutes les parties concernées. Les élèves de « Hakoumi Laïd » s'associent à leurs camarades dans la démarche, tout en rajoutant leurs préoccupations liées aux mauvaises conditions d'études et au non respect de la programmation des cours par les enseignants. Ils ont passé toute la journée du dimanche devant l'enceinte de leur établissement, sans aucune intention de violence. A notre arrivée, ils se sont empressés de nous faire part de leurs doléances et des motifs qui les ont poussés à boycotter les cours. Ces derniers se sont inspirés des revendications qui règnent au niveau national, pour sortir de leur mutisme et crier à qui veut entendre leur désarroi et les problèmes spécifiques liés à leur scolarité, auxquels ils font face au quotidien. Ils semblaient être tous d'accord pour affirmer que leurs professeurs avaient du mal à suivre la nouvelle méthodologie et à enseigner le nouveau programme imposé par la réforme.La condensation des matières et des cours, l'insuffisance des exercices dans les filières scientifiques, comme les mathématiques, la physique et la comptabilité ont fait l'unanimité chez ces jeunes. Des revendications en série « Les prof se contentent de nous dicter les cours uniquement, sans faire d'exercices ! », s'écriera un élève. Un autre dira : « On a besoin de faire beaucoup d'exercices pour le jour du Bac, on n'a pas besoin de laïus ! ». Une autre jeune fille s'est exprimée sur l'introduction des matières littéraires, comme la philosophie et les sciences islamiques, valorisées d'un coefficient 2, et que l'enseignement des langues était d'un bas niveau… Que l'enseignant de gestion comptabilité est hors programme… Certains décrient la nonchalance de leurs professeurs…Ils déclarent aussi que les rayons de leur bibliothèque sont vides et qu'ils souffrent d'une importante carence en livres et annales. Ce lundi matin, le proviseur a réussi à les faire asseoir à l'intérieur de l'amphi pour un débat, en présence de professeurs et du président par intérim de la fédération de wilaya des parents d'élèves, en l'occurrence M. Khalaoui. M. Bati, responsable de cet établissement, a été très attentif aux interventions des élèves, qui se sont articulées sur les problèmes liés à la méthodologie de l'enseignement, à la programmation, aux moyens pédagogiques et didactiques, au déroulement des cours, au comportement de certains enseignants, aux infrastructures, etc. Toutefois, ces élèves n'ont pas encore annoncé une éventuelle reprise des cours…