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Le procès pour meurtre du fils du chanteur s'est ouvert hier à Bobigny (France)
Aït Menguellet : « On veut faire de Mounir le coupable idéal »
Publié dans El Watan le 29 - 01 - 2008

C'est hier que s'est ouvert au tribunal de Bobigny en région parisienne (France) le procès pour le meurtre d'une septuagénaire intenté contre le fils du poète kabyle, Lounis Aït Menguellet.
Scandalisé, le père de Mounir âgé de 32 ans l'est à coup sûr. Et pour cause. Son fils n'a été présenté devant la cour d'assises pour le meurtre de Maria de Jesus Lopès, une Portugaise de 72 ans, qu'après quatre années de détention préventive. Il ne s'explique d'ailleurs pas le ton véhément adopté par la presse hexagonale qui « a repris les informations données par l'avocat de la partie civile sans les recouper ni même sans en référer à la défense ». « Mon fils a voulu montrer d'autres pistes mais personne ne s'en est occupé », atteste Aït Menguellet qui entend apporter des précisions dans cette affaire. « Mon fils est allé chez la dame et a trouvé la porte entrouverte, il est entré et l'état dans lequel elle était l'a affolé. La fille de la victime, qui l'a trouvé là, s'en est pris à lui et l'a griffé. Son seul tort est de n'avoir pas voulu la laisser voir sa mère dans un tel état », atteste-t-il en relevant qu'il n'y a aucun mobile permettant d'accabler son fils. L'immeuble d'Aubervilliers dans lequel se trouvait la femme appartenait à Aït Menguellet avant qu'il s'en dessaisisse. « L'immeuble m'appartenait et mon fils y habitait. Parmi les locataires, il y avait la dame avec laquelle il entretenait des relations de bon voisinage. Je l'avais vendu considérant que j'ai fait une mauvaise affaire. On s'est retiré et j'ai fait loger mon fils à 200 km de l'endroit, dans le département du Nord chez un ami, responsable d'une société de gardiennage. Sauf que l'obligation de suivre ses cours lui a imposé de descendre à Paris où il prenait ses cours de droit à la Sorbonne », relève Aït Menguellet. « J'avais un appartement à Aubervilliers et je lui ai donné les clefs. Il m'a désobéi sur un point et je lui en veux : je lui ai demandé de ne pas revenir dans l'immeuble où on avait un problème avec un locataire. Il me l'a promis mais il a fini par rendre visite à la femme alors que j'étais en Algérie », indique-t-il. Mounir Aït Menguellet, victime expiatoire ? Tout l'indique, assure le père. Au tort qu'il a d'être algérien, s'ajoute celui d'être musulman alors que la victime « est une bonne chrétienne ». Et d'ajouter : « Tous ont omis de dire que la Portugaise avait des atomes crochus avec son gendre. » Les expertises graphologiques des inscriptions faites sur la victime plaident-elles contre Mounir ? Faux, rétorque le père qui pense qu'on veut tout faire pour présenter son fils comme « le coupable idéal », alors que 25 experts, dont un exorciste, désignés n'ont pas réussi à prouver sa culpabilité. Autre point litigieux : l'ADN trouvé sur le corps de la victime. Selon Aït Menguellet, les tests n'ont rien prouvé et « ce n'est, soutient-t-il, que quatre ans plus tard que l'on affirme le contraire alors qu'il n'avait aucune goutte de sang sur lui ». S'agissant des pratiques de magie noire, il assure que son fils en est loin. « Il y a eu tellement d'anomalies dans cette affaire que mettre en cause mon fils relève de la légèreté », relève Aït Menguellet. Il affirme que son fils reste, néanmoins, très serein. A souligner que le verdict du procès devrait être prononcé vendredi .

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