L'ouverture du procès du jeune Mounir Aït Menguellet à Paris et surtout la sur-médiatisation de cette affaire énigmatique auront suscité hier, beaucoup de consternation et surtout d'indignation en Kabylie, où le père du malheureux mis en cause, le célèbre poète et musicien Lounis Aït Menguellet, tout comme sa famille jouissent d'une estime populaire et surtout d'une moralité exemplaire. C'est ainsi qu'à Tizi Ouzou, capitale du Djurdjura et véritable “ville-baromètre” pour tout ce qui touche à l'actualité dans la région, les rares articles de presse qui ont révélé hier, l'ouverture du procès du jeune Aït Menguellet à la cour d'assises de Saint-Denis, en banlieue parisienne, tout comme les accusations contradictoires et incohérentes portées contre le jeune Algérien accusé d'avoir tué en 2004 une vieille femme d'origine portugaise, auront jeté l'émoi au sein des jeunes de la localité et des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Ces derniers ont toujours éprouvé beaucoup de respect et d'admiration pour l'artiste Lounis Aït Menguellet et tous ses enfants, à commencer par son aîné Djaffar (34 ans), lui aussi artiste de talent sur les traces de son digne père, mais aussi du second de la famille, le concerné Mounir (à l'état civil) beaucoup plus connu par le prénom de Rabah (32 ans) à Tizi Ouzou, mais aussi à Aït Yenni et Aïn El-Hammam où il a fréquenté les deux lycées de la localité et bien évidemment à Ighil Bouamas, le village natal où “Rebouh” pour les copains du village, jouissait d'une grande estime et d'une excellente moralité. À Ighil Bouamas, village cher aux Aït Menguellet, tout comme dans les villages limitrophes de la commune de Bouadnane, en l'occurrence Tassaft-Ouguenoune ou encore Aït Ali Ouharzoune, le chef-lieu de commune, les citoyens étaient hier sous le choc et personne — mais alors personne — ne croit à une telle accusation mise sur le dos du jeune Aït Menguellet. “Personnellement, j'ai connu Rebouh dans les années 95 au lycée d'Ath Yenni et je mettrai ma main au feu qu'il n'est pas capable de faire du mal à une mouche !” nous dira un ami à lui, natif de Tassaft que nous avons pu rencontrer, hier après-midi à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou où l'illustre artiste Lounis Aït Menguellet, ainsi que ses enfants ont toujours constitué une sacrée référence en matière de sérieux, de conduite, d'éducation et d'humilité. “Ici au village d'Ighil Bouamas comme dans toute la région de Tassaft-Ouguemoune, Aït Yenni et Aïn El-Hammam, toute la population est consternée et scandalisée par cette triste affaire qui sent la magouille et le racisme”, nous dira le jeune Samir Ouidir, président de l'association culturelle et historique Embarek Aït Menguellet qui porte le nom d'un des plus grands nationalistes algériens dans la région. “Il y a quelques années, Rabah était notre entraîneur de karaté et il incarnait le sportif complet et le “fils de famille” par excellence”, dira encore Samir. “Comme tous les citoyens de la région, nous avons été choqués par les accusations portées contre Rebouh dans certains journaux. Il s'agit là d'un scénario raciste monté de toutes pièces pour accabler et condamner un Algérien innocent et exempt de tout reproche”, enchaînera Samir qui, comme tous les copains du village et tous les citoyens de Kabylie suivent désormais avec beaucoup d'intrigue et d'anxiété le procès du jeune Aït Menguellet qui s'est donc ouvert hier, à Saint-Denis et donnera son verdict ce vendredi. En attendant le verdict de la justice française où tout le monde espère que la lumière — et toute la lumière — soit faite sur cette affaire aux relents purement racistes, toute la Kabylie prie pour que le jeune Rebouh Aït Menguellet soit tout simplement innocenté. “Il y a trop de choses louches dans cette affaire et nous sommes convaincus que le fils de Lounis Aït Menguellet, qui jouit d'une éducation exemplaire, n'est pas capable de tuer une vieille femme dans sa demeure”, nous dira un vieux retraité de Tassaft qui voue beaucoup de respect et de dignité à Lounis Aït Menguellet, l'artiste du peuple connu pour sa sagesse et son amabilité tout comme les Aït Menguellet dans leur totalité, qui ont toujours inspiré respect, confiance et humanisme. Mohamed Haouchine