Il encourt une peine de 30 ans de prison ferme. Mounir Aït Menguellet, 32 ans, fils du chantre de la chanson kabyle Lounis Aït Menguellet, risque de ne plus voir la lumière du jour avant d'avoir l'âge d'un grand-père. Plutôt calme et pondéré, comme décrit par des reporters de journaux français, à l'ouverture de son procès lundi à Seine Saint-Denis, dans la banlieue parisienne, Mounir conteste les griefs retenus contre lui : « Je n'ai rien à voir dans la mort de Mme Lopès. » Il reconnaît avoir passé la nuit d'avant le meurtre avec la victime, Maria de Jesus Lopès, 72 ans, qu'il connaissait de longue date, à boire un Martini. « Elle était assez seule et parlait beaucoup de son mari décédé, de sa fille qu'elle disait malheureuse, de son gendre qu'elle n'aimait pas du tout », raconte-t-il devant le juge, affirmant avoir quitté l'appartement de Maria à minuit passé. « Elle m'a demandé, dit-il, de venir le lendemain matin prendre le petit déjeuner avec sa fille et sa petite-fille. » A son arrivée le lendemain matin, Mounir jure avoir trouvé la porte de l'appartement entrouverte et Maria gisant sur son lit, inerte. « Il y avait du désordre, décrit-il, puis j'ai vu un pied dépasser de son lit. J'étais pétrifié, je ne savais plus quoi faire. » Concernant le fait que son ADN et celui de la victime ont été trouvés sur un préservatif, l'accusé précise qu'il n'avait ni couché ni passé la nuit avec elle. « J'avais d'abord succombé et puis soudain je me suis ressaisi. Je me suis excusé et je suis reparti. C'était la fatigue, l'alcool... » Sur le fait qu'il avait empêché la fille de la victime d'entrer dans l'appartement la matinée de son assassinat, il affirme l'avoir fait pour qu'elle ne voit pas la scène horrible. « Je savais qu'on allait me soupçonner, j'étais le premier sur les lieux », précise Mounir. Le premier arrivé, le seul accusé ! A-t-il vraiment commis ce crime qualifié de « satanique » ? Son père dit non. « On veut faire de Mounir un coupable idéal », déclarait-il lundi à l'ouverture du procès à la presse. Mounir Aït Menguellet a un casier judiciaire vierge. Il n'a jamais été jugé ni condamné par la justice. Diplômé en anthropologie, il faisait des études en droit lorsque le meurtre a été perpétré.