Plusieurs chantiers du ministère de l'Habitat connaissent des retards dus, entre autres, aux manques de parcelles de terrains. Pas moins de 10% des logements inscrits au programme de un million de logements se trouvent dans la seule wilaya d'Alger, soit 100 000 unités. La capitale s'arroge ainsi la part du lion. » Ce sont là les propos tenus hier par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, à l'occasion de sa tournée sur le chantier de son secteur à Alger. « 34 000 des logements programmés sont de type social locatif, 20 000 de type participatif alors que 22 000 étaient inscrits à l'AADL. 19 000 logements sociaux seront en cours de réalisation. 10 000 ont déjà été livrés alors que 8000 le seront en 2008, tandis que 2000 autres se trouvent à l'arrêt », soutient le ministre pas toujours loquace. Des problèmes freinent la cadence des travaux dans les chantiers du département de M. Moussa. Il en citera quelques-uns, tels « la spéculation foncière, les conditions de travail des entrepreneurs, pas du tout formidables, ou encore le fait qu'il n'est pas toujours facile de trouver une main-d'œuvre locale disponible », insiste M. Moussa interpellé par des responsables de chantier chinois qui travaillent en sous-effectif. Il assure néanmoins que les logements LSP, « segment pourtant privilégié », connaissent une reprise avec l'installation d'entrepreneurs. Ces mesures incitatives, soutient M. Moussa, coïncident avec l'adoption par le gouvernement de l'avant-projet de loi obligeant les particuliers à achever leurs constructions. « Toutes les mesures sont prises pour mettre le holà. Au bout des cinq ans, le constructeur doit se conformer à la loi, des mesures doivent être prises contre les récalcitrants », indique M. Moussa en faisant remarquer que les mesures coecitives seront connues lorsque la mouture aura trouvé sa forme finale. S'agissant de l'habitat précaire, il s'est voulu rassurant en affirmant que le phénomène se retrouve partout ailleurs. « Il n'est pas une spécificité algérienne. Les pays du Sud y sont tous confrontés. L'Algérie est composée d'un parc de 8% constitué de logements précaires, contre 33% dans d'autres pays. Des mesures seront prises. Le Président y tient en faisant adopter un programme rigoureux pour en finir définitivement. » Quelle est la consistance de ces mesures ? Motus, bouche cousue. « Un programme extraordinaire a été adopté », renchérit le ministre. Les postulants au logement social doivent avoir un revenu ne dépassant pas les 24 000 DA. « Les couples qui ont plus peuvent postuler pour d'autres formules, tel le LSP », élude-t-il. Au chapitre de l'amélioration urbaine dans la capitale, pas moins de 9 milliards de dinars ont été consentis par les pouvoirs publics. Les postulants aux logements désespèrent pourtant d'avoir leurs clés. Les raisons « en sont, insiste M. Moussa, les procédures spécifiques auxquelles sont soumis les entrepreneurs pour le LSP ». Pour lui, les chantiers connaissent ainsi des fortunes diverses : les uns connaissent une cadence appréciable, d'autres le sont moins. Plusieurs sites de logements « à problèmes » ont été visités par la délégation ministérielle à l'est de la capitale. La première halte a été au site de Hammamet où 400 logements sont en cours de réalisation par une entreprise chinoise. La livraison de 200 logements de ce chantier commencé en 2006 destinés aux sinistrés des intempéries sera effective en 2008. « L'oued qui passe a incité les concepteurs à revoir leur copie », relève un technicien chinois. Entrant dans le cadre du programme quinquennal, 1600 logements connaissent un retard énorme à Aïn Benian. Les 800 logements entamés ne seront livrés en partie (80 logements) qu'en 2009, comme d'ailleurs une partie des 265 logements LSP entamés par Cosider. Plus loin du premier site, les 800 logements connaissent une cadence guère appréciable. Au lieudit Plateaux, à Aïn Benian toujours, le site de 1000 logements sociaux locatifs a été visité par le ministre de l'Habitat. Il y trouvera une délégation des familles qui « végètent » dans leurs chalets depuis plus de 4 ans. Le wali assure qu'il répondra aux exigences de ces sinistrés qui doivent « patienter encore un temps, l'Etat ne les a pas oubliés ». A Beni Messous, le ministre fera un crochet par le site des 80 logements LSP. Loin de là, à Zéralda, il recevra les réponses de ces directeurs sur les 1000 logements sociaux locatifs.