Ils sont 100 000 travailleurs uniquement à Alger à avoir déjà retiré l'imprimé pour l'accès à une première tranche de 2 000 logements du fonds des œuvres sociales. Il faut savoir que cette formule met à la disposition des salariés 25 000 logements à l'échelle nationale. Plusieurs contraintes bloquent le bon déroulement de l'opération. Le gros du programme de 1 million de logements à réaliser d'ici à 2009 reste incontestablement le logement social participatif. Le LSP est l'une des formules sur laquelle est fondée la politique du gouvernement en matière d'habitat. Plus de 215 000 unités sont inscrites dans ce programme quinquennal. Si pour certains dirigeants l'opération continue son petit bonhomme de chemin, d'autres, en revanche, avouent qu'elle stagne, voire est inopérante dans plusieurs wilayas. Les projets n'arrivent plus à connaître leur démarrage. Les travaux d'exécution sont encore au stade de transfert des terrains (de propriété). Ce dispositif, mis en œuvre depuis 1995, n'a malheureusement pas apporté les résultats escomptés. Hormis quelques rares projets, qui ont connu un aboutissement effectif, le reste des programmes tracés n'a pas été réalisé. Pour illustrer cette contreperformance, il a été constaté que sur les 135 689 logements inscrits dans le cadre du LSP entre 1998 et 2003, seuls 73 347 ont été achevés, alors que 49 176 autres sont toujours en cours de réalisation. À noter que les conditions dans lesquelles a été lancée l'opération n'étaient aucunement favorables au vu de la dégradation de la situation sécuritaire qui prévalait à cette époque. Il n'en demeure pas moins que près de 10 ans après son lancement, la formule, faut-il le souligner, est encore à ses balbutiements. La période prise par les autorités locales et autres responsables concernés, pour maîtriser au mieux les différents mécanismes du LSP, est trop longue. Des lenteurs ont été également enregistrées dans la mise en œuvre des projets identifiés. L'on évoque les problèmes bureaucratiques, de faisabilité du projet et de tout autre nature… Mais, le problème le plus crucial reste le foncier. Il s'agit du manque de disponibilité foncière et de la propriété des assiettes dégagées. Il est admis que de nombreuses wilayas, notamment celles situées au Nord, souffrent d'un manque flagrant de terrains d'assiette pour implanter ces projets. Le foncier est, au grand dam des promoteurs et autres responsables en charge de ce programme, saturé. La capitale est l'exemple le plus édifiant. À Alger, sur les 12 000 logements LSP prévus par différents programmes, depuis 1998, seuls 2 000 ont été achevés jusque-là. Sur les 30 000 LSP programmés d'ici à 2009 dans la wilaya d'Alger, le choix de terrain pour 18 000 unités est déjà finalisé. Le transfert de propriété pose un sérieux problème empêchant le bon déroulement de tous ces chantiers ouverts. En effet, d'innombrables assiettes identifiées ne disposent pas d'acte de propriété. À cela, il y a lieu d'ajouter un autre problème et non des moindres : pour l'acquisition d'un logement ou pour une autoconstruction, en plus de documents justificatifs (contrat de vente ou permis de construire), il faut présenter le prix de cession (logement à acquérir) ou le prix de revient (auto-construction) qui ne doit pas excéder 4 fois le montant maximum de l'aide octroyée, soit 1 600 000 DA. Le reste du prix du logement aidé pourra être mobilisé dans le cadre d'un crédit immobilier. Pour l'acquéreur, le problème se pose à ce niveau avec les taux d'intérêt élevés qu'exercent les banques. Il faut toutefois reconnaître que des résultats satisfaisants ont été concrétisés dans certaines wilayas. À l'image des localités de l'Ouest, comme Sidi Bel-Abbès, qui, au 31 décembre 2003, a réalisé 7 626 logements sur les 14 104 programmés. Il reste 5 771 unités en cours de réalisation dans cette wilaya. Sur un programme de 5 515 unités, Tlemcen en a achevé 4 066, alors que 1 032 sont en cours. Cela est essentiellement dû, selon un sous-directeur au ministère de l'Habitat, à l'intérêt que portent les autorités locales et les citoyens de ces communes au LSP et à l'émergence d'un marché digne de ce nom. La Kabylie est classée parmi les régions qui ont accusé un retard considérable dans les programmes LSP. Les événements qui s'y sont produits ont rendu impossible la concrétisation de ce type de projet. B. K.