Le tabagisme demeure la principale cause de tous les types de cancer. La prévention passe surtout pas le respect de la convention de lutte antitabac, ratifiée en 2006, mais non appliquée à ce jour. Durant l'année 2007, plus de 12 millions de nouveaux cas de cancer ont été enregistrés et 7 millions de malades atteints, sont décédés. Le cancer, cette maladie invaincue est devenue, pour nombre de personnes, une fatalité, un malheur qui leur arrive par manque de chance, qui pensent aussi n'avoir aucun contrôle sur la probabilité de développer un jour un cancer. En réalité, près du tiers de ces cancers peuvent être dépistés, et donc soignés, si l'on agit en conséquence. Avec quelques changements dans notre mode de vie, il est possible d'en réduire les risques par une bonne hygiène, excluant le tabagisme, favorisant une alimentation saine et l'exercice physique, tout en évitant les longues expositions au soleil, nocives et cancérigènes. Il est recommandé aussi de faire vacciner les enfants et les jeunes gens contre des virus, connus pour être à l'origine de certains cancers, notamment ceux du foie et du col de l'utérus. En Algérie, les chances de survie à cette maladie sont faibles, par rapport à celles concernant les autres pays, car l'accessibilité aux soins et la prise en charge du malade ne sont pas chose aisée. Sur les 30 000 nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année, plus de 20 000 personnes atteintes décèdent, ce qui fait de cette pathologie, non seulement un réel problème de santé publique, mais aussi une cause d'inquiétude, de souffrance et de douleur. L'on comptabilise annuellement 1 200 nouveaux cas dans la wilaya de Sétif. Une étude médicale, menée par le Pr. Hamdi Chérif-Mokhtar et son équipe, démontre que dans la région de Sétif le cancer du poumon vient en tête de liste, chez l'homme comme chez la femme. Entre 1986 et 2005, ce cancer est passé de 121 à 358 cas chez l'homme avec des taux standardisés, passant de 11,7 à 21,9 cas pour 100 000 habitants. Chez la femme, le même cancer a aussi évolué, allant de 187 à 391 cas, c'est-à-dire de 10,4 à 19,6 cas pour 100 000 habitants. Le plus dangereux des cancers est, sans conteste, celui du côlon rectum, qui évolue de 23 à 176 cas, soit de 2 à 6,3 pour 100 000 habitants chez l'homme, et de 17 à 149 ou 1,3 à 6,2 pour 100 000 habitants chez la femme. En totalité, on est passé de 862 cas en 1986 à 1 735 en 2005, soit de 65,4 à 78,2 pour 100 000 habitants dans le bassin sétifien. Le tabagisme est la première cause de ces formes de cancers précités. Un quart des décès, enregistrés par an, sont dus au cancer, et sont attribués au tabac, surtout celui du poumon, dans 85 % des cas. Le tabagisme est aussi responsable de la plupart des cancers des voies aérodigestives supérieures (langue, gorge, œsophage), ainsi que de 40 % des cancers de la vessie, et depuis quelques années, on note une recrudescence du nombre de cancer du poumon chez la femme. Les habitudes alimentaires et l'exposition au soleil sans protection sont les principales autres causes de cancer. Pour une réduction du taux de mortalité, une meilleure prise en charge est nécessaire. En plus les quatre centres de lutte contre le cancer, existant au niveau national, huit autres structures sont prévues d'ici 2010 pour la prise en charge des malades atteints de cette maladie, dont une à Sétif, mais seront-elles performantes par rapport à la capacité d'accueil ? Un plan de lutte, des stratégies de prévention et de dépistage doivent être les premières préoccupations et les seules armes de lutte contre le cancer. Par ailleurs, l'association Ennour d'aide aux malades atteints de cette pathologie organise, depuis des années, en collaboration avec d'autres associations, ainsi qu'avec la direction de l'éducation de Sétif, et l'aide du Club vert et des étudiants en médecine et en psychologie, des actions diverses au niveau des établissements scolaires des différents cycles, primaire, moyen et secondaire. La majorité des CEM de Sétif ont participé à cette campagne de sensibilisation. Des galeries de photos et des conférences sont organisées, visant à faire prendre conscience aux élèves de la gravité de ce fléau touchant cette frange de la société, la plus exposée aux méfaits du tabac. Des enquêtes en milieu scolaire ont démontré un taux de tabagisme de 29 % entre 1997 et 1998, alors que pour 2007, il est de 24 % ; signalons en outre que 97 % des garçons fument en milieu scolaire, et la première cigarette est allumée à l'école primaire. Si l'Algérie a déjà ratifié la convention-cadre pour la lutte antitabac de l'OMS en mars 2006, la législation, quant à elle, n'a pas suivi. L'article 8 de la convention, stipulant la protection contre l'exposition à la fumée du tabac, attend toujours d'être mise en application dans un pays, où l'agent derrière son guichet fume, l'enseignant dans sa classe fait de même, le médecin fume à l'hôpital, en plus des cafés, des restaurants et de tous les lieux publics, qui sont aussi des fumoirs.