Amel Bachir1 vit actuellement à Dubaï. Elle est journaliste-écrivain. Elle a déjà à son actif quatre romans, tous centrés sur les réflexions que lui inspire la situation, ô combien troublante de l'Algérie ! Son chef-d'œuvre est sans doute son dernier roman Le monde va très mal édité chez Dar El Hikma (Alger) en décembre 2007. Les autres romans donnent un aperçu de la position de l'auteure : sa croyance en une Algérie (et même en un monde) sans violence, plein d'amour et de liberté. La femme est, bien sûr, omniprésente dans tous ses romans. Voyage des erreurs, sa première, œuvre éditée au Caire, (édition Mérit) en 2007, décortique les abus dont se seront rendues coupables la classe politique algérienne et sa « protégée » la classe de rapaces et d'arrivistes : les nouveaux riches. Dans son deuxième roman La fascination de l'eau , éditions Dar Amourl, Amman 2005, elle affirme son espoir en un monde arabe meilleur, développé, civilisé et tourné définitivement vers la modernité et la démocratie. Plus proche des espoirs des Algériens en particulier et de ceux des peuples arabes en général, Amel Bachir démontre dans son troisième livre qu'elle a bien compris la signification de ses héritages culturel, social et politique. Elle mène le roman de sa classe (la petite bourgeoisie) jusqu'à la limite de l'engagement possible, alors que d'autres écrivains algériens arabophones et de sa génération s'évadent et se perdent dans un « formalisme » mal maîtrisé. Amel Bachir est aussi très préoccupée par l'histoire (celle de l'Algérie plus particulièrement). Mais cette préoccupation est, chez elle, un refus de l'histoire, celle qui se fait sur le dos des peuples arabes, bien sûr. Chez elle aussi, la séduction de l'étrange (notamment dans Le monde va très mal) est la projection angoissée d'un sentiment de culpabilité pour le passé, d'insécurité pour le présent et l'avenir. Une romancière à lire absolument. (1) Elle est née à Alger en 1970.