Les travailleurs des bases de vie du consortium japonais Cojaal, chargé de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, craignent le déclenchement d'une épidémie suite au décès d'un travailleur de nationalité philippine sur leur lieu de travail et déplorent le traitement rapide de cette affaire. Selon certains travailleurs algériens, un virus d'origine asiatique de classe A a atteint des employés asiatiques de l'entreprise Cojaal, en charge de la réalisation du projet de l'autoroute Est-Ouest. Selon eux toujours, ce virus aurait causé la mort, la semaine écoulée, d'un travailleur de nationalité philippine qui résidait à la base de vie de la Cojaal, sise à Chaâbet Ersas, et l'on avance même que le corps se trouverait, à ce jour, à la morgue de l'hôpital d'El Khroub. L'information a été confirmée par des personnes au fait des circonstances, mais récusées par le directeur de la santé. Seulement voilà, les travailleurs contactés ajoutent que trois jours après son décès, toutes les affaires personnelles de la victime ont été brûlées au niveau de la base de vie. Un vent de panique s'est alors emparé des travailleurs, d'autant que certains prétendent que la cause du décès serait dû au virus H5N1, alors que d'autres parlent de tuberculose. Un ouvrier nous dira que le virus s'est propagé dans les bases de vie des travailleurs étrangers de la Cojaal à Sétif, à Annaba et à Tadjnanet, où un chauffeur de Chelghoum Laïd a été admis en urgence à l'hôpital de cette ville samedi dernier. Une information à ce propos fait état de la venue d'une équipe sanitaire dépêchée à partir d'Alger, qui a distribué des unités de vaccin au niveau de la direction du consortium et ce pour venir à bout du virus en question. Au niveau du quartier général de la direction de la Cojaal, où nous nous sommes rendus, on a prétendu que tous les responsables étant en réunion, l'un d'entre eux, chargé de l'administration, a pu nous recevoir pour nier en bloc cette affaire. Il dira qu'il s'agit d'une « une grippe normale » et que « seulement trois cas sont signalés à notre niveau » ; et d'ajouter : « Les gens ont paniqué du fait que des étrangers portent sur le visage un masque de protection pour éviter une quelconque contagion. » Contacté à la suite de ces événements, le directeur de la santé et de la population de la wilaya déclare, après s'être informé auprès de ses services, ne pas être au courant des tenants et aboutissants de cette affaire. Cependant, il a décidé sur-le-champ de charger au moins deux équipes sanitaires de procéder à des inspections et d'enquêter sur cette situation et sur la nature et les modes de propagation de ce virus. A ce titre, il nous indiquera que ses services restent mobilisés et en veille permanente pour éviter toute incidence sur la santé des citoyens. Il dira en substance : « Dans le cadre des mesures de prévention, nos services ont la latitude et le droit le plus absolu d'intervenir et d'engager des enquêtes sanitaires pour veiller sur la santé des populations, même si ces travailleurs étrangers sont continuellement confinés dans leurs bases-vie. » En tout état de cause, les travailleurs qui nous ont contactés appréhendent la situation sanitaire qui prévaut au niveau des bases de vie du consortium japonais, ils ont peur d'une quelconque épidémie et déplorent qu'on fasse peu de cas du traitement rapide de cette fâcheuse situation.