Les relents du scandale qui secoue depuis plusieurs mois le département de Amar Ghoul se font ressentir chez le Consortium japonais pour l'autoroute algérienne (Cojaal), en charge de deux tronçons de l'autoroute Est-Ouest, dont l'un au centre et l'autre à l'est du pays. En effet, après le groupement chinois Citic-Crcc, le fisc a placé sa loupe sur la comptabilité du groupe nippon depuis début du février 2010. Selon une correspondance datée du 10 février, adressée à tous les fournisseurs de Cojaal, le consortium japonais les invite, sous l'impulsion du fisc, à fournir un dossier comprenant tous les documents à caractère commercial et civil liés à l'entreprise et à son propriétaire. « Suite aux instructions de la direction des impôts, pour renforcer la transparence des affaires, nous prions tous les fournisseurs de Cojaal de déposer au service comptabilité de ce consortium un dossier spécifique », indique le document dont nous détenons une copie. Ainsi, le fisc compte passer au peigne fin les dossiers de tous les fournisseurs de Cojaal à l'effet de mettre en transparence toutes ses transactions. Selon des sources proches du dossier, après le scandale du groupement chinois Citic-Crcc ayant donné lieu, depuis septembre 2009, à l'emprisonnement de 7 personnes (dont le secrétaire général du ministère des Travaux publics) et à la mise à l'écart de 4 colonels et d'un général, des soupçons pèsent également sur les conditions d'attribution du lot Est aux Japonais de Cojaal et la nature de leurs relations avec leurs fournisseurs. Ce qui n'est pas du goût de ces derniers. L'enquête sur le dossier de l'autoroute Est-Ouest a été déclenchée en 2008, lorsque les services de sécurité ont été rendus destinataires de plusieurs lettres de dénonciation sur des affaires de corruption.